D’après une analyse cartographique menée par Greenpeace France à l’échelle de Lyon et de ses communes périphériques, plus de la moitié des écoles et crèches se situent à moins de 200 mètres d’une zone où la pollution de l’air au dioxyde d’azote dépasse le niveau légal. Pire, pour 116 écoles ou crèches, le niveau légal de pollution au dioxyde d’azote est dépassé à moins de 50 mètres de l’établissement.
Greenpeace publie aujourd’hui une carte interactive, qui superpose la carte de la pollution de l’air extérieur au dioxyde d’azote (NO2) (1) en moyenne sur 2017 et les localisations des crèches et écoles (2). Grâce aux modélisations et à la carte (3) en libre accès réalisées par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, Greenpeace a pu établir les niveaux annuels de dioxyde d’azote atteints autour de chaque établissement.
Face à la pollution de l’air, les enfants sont plus vulnérables que les adultes. Ils respirent plus vite et inhalent donc plus de polluants. Ils sont physiquement plus proches du sol, où la concentration de polluants est souvent plus forte alors que leur cerveau, leurs organes et leurs poumons sont encore en développement, donc plus fragiles.
« Asthme, toux, troubles du développement mental, détérioration de la fonction pulmonaire, risques de maladies cardio-vasculaires à long-terme : l’exposition quotidienne des enfants à la pollution de l’air a des conséquences dramatiques. A Lyon, 13% des écoles et crèches sont à moins de 50 mètres d’une concentration illégale de dioxyde d’azote, et 53% à moins de 200 mètres. C’est alarmant, d’autant plus que le respect des normes ne garantit pas aujourd’hui l’absence de risques pour la santé », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Pollution de l’air et Transports à Greenpeace France.
Au niveau de la métropole de Lyon, le trafic routier est le premier secteur émetteur d’oxydes d’azote. Les véhicules roulant au diesel sont particulièrement émetteurs. « La métropole et la mairie de Lyon ont la responsabilité de protéger nos enfants en étendant au plus vite la Zone à faibles émissions aux voitures polluantes. Un cap de sortie du diesel doit être fixé dès avant 2025, puis un cap de sortie des véhicules essence. Pour que tout le monde puisse se déplacer et respirer sans danger, les élu.e.s locaux doivent accompagner celles et ceux qui en ont besoin, avec des aides au changement de moyen de transport », affirme Nicolas Rombauts, référent Pollution de l’air et transports à Greenpeace Lyon. Des orientations claires sur ces sujets doivent notamment être fixées dans le cadre du futur Plan Climat Air Energie de la métropole.
De plus, Greenpeace dénonce l’incohérence d’un projet d’autoroute urbaine comme l’Anneau des Sciences, qui risque d’accroître la pollution de l’air. Ce type d’infrastructures engendre une hausse du trafic et des nuisances associées, et s’inscrit ainsi à contre-sens de l’urgence sanitaire et climatique.
La mobilisation de Greenpeace à Lyon se poursuivra ce samedi 13 avril au parc de la Tête d’Or, à partir de 14h. Les militant.e.s de Greenpeace Lyon présenteront aux habitant.e.s la carte interactive et leur proposeront un atelier de réalisation de drapeaux et de masques sensibilisant au problème de la pollution de l’air, pour continuer à interpeller la municipalité et la métropole.
En janvier 2019, les militants de Greenpeace Lyon et d’Alternatiba/ANV Rhône avaient réalisé plus de 200 graffs propres portant les messages « Lyon suffoque. De l’air ! » ou « On veut respirer » autour de la place Bellecour, du pont de la Guillotière, des Halles de Lyon, du musée des Confluences ou encore du quai Saint-Vincent. Le 24 mars 2019, un graff géant avait également été réalisé au dessus du tunnel de la Croix-Rousse.
Notes aux rédactions
(1) Le dioxyde d’azote est un des principaux polluants atmosphériques nocifs pour la santé, aux côtés notamment des particules fines et ultrafines, des composés organiques volatiles ou de l’ozone. Le dioxyde d’azote indique aussi souvent la présence d’autres polluants toxiques. Les dépassements de la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote font de Lyon une des zones pour lesquelles la France va être jugée par la Cour de justice de l’Union européenne.
(2) Par “écoles”, Greenpeace entend, pour cette analyse cartographique, les écoles maternelles, élémentaires et primaires. Par “crèches”, Greenpeace entend les établissements d’accueil collectif du jeune enfant (EAJE) : crèches, halte-garderies, multi-accueils, micro-crèches, etc.
(3) Cette carte est produite par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes qui est l’association Agréée par le ministère en charge de l’Environnement pour la Surveillance de la Qualité de l’Air de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
La carte interactive “Votre enfant respire-t-il un air trop pollué ?” est disponible ici.
Retrouvez toutes les informations relatives à la méthodologie et aux résultats détaillés de l’analyse cartographique de Greenpeace dans le dossier de presse.