Greenpeace France exprime son inquiétude face à la nomination de Michel Barnier comme nouveau Premier ministre. Dans un contexte où le besoin de changement est plus pressant que jamais et où des millions de citoyennes et de citoyens se sont rendus dans les urnes pour placer le bloc de gauche, mené par le Nouveau Front populaire en tête des législatives, cette nomination s’inscrit dans la continuité d’une politique ultra-libérale maintes fois dénoncée par notre organisation pour son incompatibilité avec les enjeux de transformation radicale de notre système économique afin de répondre à la crise environnementale et sociale. Cette nomination qui semble avoir été négociée pour satisfaire aux exigences des chefs de partis de droite et d’extrême droite n’augure rien de bon quant à la ligne politique générale qui sera donnée.
Malgré un intérêt sincère de Michel Barnier pour les problématiques environnementales et un bilan concret sur ces sujets (création de la commission nationale du débat public, loi Barnier inscrivant le principe du pollueur payeur dans la loi ainsi que la mise en place du fonds d’aides aux collectivités pour faire face aux catastrophes naturelles), Greenpeace France doute de sa capacité à répondre concrètement et rapidement aux impératifs dictés par la crise écologique actuelle.
« Cette nomination, qui a été l’objet de tractations d’appareils politiques pendant des mois, est une déception pour celles et ceux qui ont lutté avant l’été pour donner un cap politique différent à la France. Ce choix ne reflète pas le résultat des élections de juillet dernier, déclare Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Avec Michel Barnier comme Premier ministre, les espoirs de mettre la justice sociale et environnementale en haut du calendrier politique sont bien minces. L’obstination du président E. Macron à ignorer les appels des Français et des Françaises à une transformation profonde de notre modèle de société est dangereuse et ne fera qu’aggraver la fracture sociale et écologique. Continuer dans ce modèle politique capitaliste et brutal, qui écrase les femmes et les hommes et s’assoit sur l’avenir des générations futures, c’est ouvrir un boulevard pour l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en 2027. »
Le premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a déjà prévu dans le projet de budget 2025 des coupes budgétaires alarmantes de plusieurs milliards pour la transition écologique, amputant notamment MaPrimeRénov, dédiée à la rénovation énergétique des logements ainsi que les aides pour les véhicules électriques. Matignon prévoit également des baisses de crédits pour le Fonds vert, destiné à la transition écologique des collectivités locales. Greenpeace France demande au nouveau Premier ministre de revenir sur ces prévisions et de réallouer les budgets nécessaires à la transition, il s’agira du premier test pour ce gouvernement afin de jauger de son ambition concernant les enjeux environnementaux. L’urgence climatique ne peut pas attendre une nouvelle clarification politique en 2027.
Face à ce Président, qui persiste à ignorer les signaux d’alarme de la crise écologique et sociale, et au futur gouvernement, la société civile reste plus que jamais mobilisée. Les militantes et militants de Greenpeace France seront dans les rues le samedi 07 septembre prochain pour répondre à l’appel lancé par l’Union étudiante et l’Union syndicale lycéenne à une manifestation contre le coup de force autoritaire du président E. Macron.