Aix-la-Chapelle, le 10 mai 2018 – Des militants environnementaux ont déployé ce matin à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, une banderole indiquant «Build a nuclear free Europe. Stop Tihange & Cattenom !» («Construisez une Europe sans nucléaire. Fermez Tihange & Cattenom !») lorsque le président français Emmanuel Macron arrivait à l’hôtel de ville pour recevoir le Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle.
L’obsession nucléaire d’Emmanuel Macron est le contraire d’une bonne coopération européenne
D’après le Directoire de la Société pour la remise de ce prix, le président de la République française a été récompensé pour «sa vision d’une nouvelle Europe (…) et d’une restructuration de la coopération des peuples et des nations. » Dans une déclaration commune, Greenpeace et l’initiative locale Stop Tihange déclarent :
« Le futur de l’Europe est renouvelable, pas nucléaire. Le président Macron mériterait pleinement ce prestigieux prix européen seulement s’il prenait des mesures concrètes pour fermer immédiatement certaines des centrales nucléaires les plus dangereuses au cœur de l’Europe et dans lesquelles l’Etat français a des intérêts financiers. Cela inclut la centrale nucléaire de Tihange en Belgique, située à 60 kms d’Aix-la-Chapelle, et la centrale de Cattenom en France, située à proximité des frontières avec le Luxembourg et l’Allemagne. »
« L’obsession de M. Macron et de la France pour le nucléaire a un impact bien au-delà des frontières françaises. Tout d’abord, l’abondance d’énergie nucléaire non flexible sur le réseau électrique européen bloque la transition énergétique dans toute l’Europe. C’est un non-sens complet étant donné que les énergies renouvelables sont moins chères et plus sûres que l’énergie nucléaire. Par ailleurs, les centrales nucléaires vieillissantes créent des risques transfrontaliers pour des populations qui ont souvent choisi de sortir du nucléaire. C’est le contraire d’une bonne coopération des peuples et des nations européennes ! »
L’Etat français a des intérêts financiers dans le nucléaire en Belgique
L’entreprise EDF, qui exploite les 58 réacteurs nucléaires français, est détenue à hauteur de 85% par l’Etat français. Certaines des centrales d’EDF sont implantées près des frontières et à quelques kilomètres de certains pays voisins. C’est le cas de Gravelines (proche de la Belgique), Chooz (proche de la Belgique et du Luxembourg), Cattenom (proche du Luxembourg et de l’Allemagne), Fessenheim (proche de l’Allemagne et de la Suisse) et Le Bugey (proche de la Suisse). Cela pose des problèmes diplomatiques entre la France et ces pays, tout particulièrement depuis que Greenpeace France a remis aux autorités nationales pays un rapport démontrant la vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usage de ces centrales face aux actes de malveillance. De plus, des anomalies sérieuses ont été détectées depuis 3 ans dans les équipements de toutes ces centrales.
En Belgique, l’Etat français a des intérêts financiers dans la centrale nucléaire de Tihange, qui menace la grande région de Liège en Belgique et d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. En effet, EDF possède 50% du réacteur n°1 de Tihange et Engie Electrabel, propriété à hauteur de 24% de l’Etat français, possède 50 % du réacteur 1, 90% des réacteurs n°2 et°3. En particulier, Greenpeace demande la fermeture immédiate du réacteur n°2 de Tihange à cause des milliers de fissures détectées dans la cuve du réacteur.