Des riverains, des associations locales et Greenpeace France déposent un recours en justice contre le projet
Ce samedi, près de 300 personnes ont manifesté dans les rues de Pau pour protester contre le projet de porcherie industrielle de 17 000 porcs dans le village d’Escoubès.
La manifestation, organisée par l’association Bien vivre dans les coteaux du Béarn, regroupait des riverains, des associations, dont Greenpeace France, et des agriculteurs.
Pour Greenpeace France, ce projet de ferme-usine va à l’encontre d’un modèle d’élevage écologique et à taille humaine qu’elle soutient.
Photos et vidéos sont disponibles ici : https://media.greenpeace.fr/387
Dans ce village des Pyrénées-Atlantiques, qui comprend déjà de nombreux éleveurs porcins, ce projet soulève l’opposition d’un certain nombre d’habitants mais aussi d’agriculteurs. « C’est un projet insensé : l’éleveur ne sert que de façade à une structure qui n’a rien d’agricole« , déclare Célia Layre, présidente de l’association Bien vivre dans les coteaux du Béarn, mobilisée depuis plusieurs mois contre le projet. « Au final ce sont des agroindustriels, FIPSO et EURALIS, qui seront actionnaires à 90 % de cette porcherie industrielle« .
Recours administratif devant le tribunal de Pau
Les habitants d’Escoubès s’inquiètent de l’impact environnemental et sanitaire sur la commune. Les riverains, associations Greenpeace France, Bien vivre dans les coteaux du Béarn, Sepanso 64 et Animal Cross demandent l’annulation de l’autorisation d’exploitation de ce projet devant le tribunal administratif de Pau. Ils dénoncent l’insuffisance de l’étude d’impact qui est lacunaire sur plusieurs points. Ainsi, alors que le site est situé sur une zone d’exposition à 145 mètres d’habitations, l’évaluation environnementale des risques sanitaires est largement insuffisante.
L’étude préalable ne prend absolument pas en compte le contexte local du projet, et les risques d’impacts cumulés. En effet, la commune compte déjà plusieurs élevages porcins. Cette accumulation des installations d’élevage décuplerait les nuisances et les impacts environnementaux et sanitaires. Autres points, les plans d’épandage sont insuffisants et l’étude d’impact n’évalue pas correctement le risque de pollution de l’eau et des sols.
Ferme-usine, un modèle d’élevage insoutenable
Pour Greenpeace France, le projet de ferme-usine d’Escoubès est le symbole d’une tendance à l’industrialisation forcenée dans laquelle l’élevage français ne doit absolument pas s’engouffrer.
« Le travail des éleveurs est indispensable pour nourrir la population et maintenir les équilibres écologiques de la planète« , rappelle Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. « Malheureusement, la tendance est clairement à l’industrialisation des exploitations agricoles. Cela a de graves impacts sur l’environnement et sur la santé des agriculteurs eux-mêmes, de leurs familles et des riverains, en plus de pénaliser l’existence de fermes à taille humaine et la survie des petits paysannes et paysans« .
C’est pourquoi Greenpeace France demande au ministre de l’Agriculture le gel de tout nouveaux projets de fermes-usines, dont celui d’Escoubès, et un soutien politique et financier important pour métamorphoser notre système agricole. « Les fermes-usines enferment les agriculteurs et agricultrices dans une dynamique destructrice. Il faut, bien au contraire, soutenir les éleveurs à s’engager sur la voie de la transition agroécologique« , conclut Suzanne Dalle.
Contact presse : Cécile Cailliez : 06 13 07 04 29