Une étude de Greenpeace France évalue l’action de 12 grandes villes françaises sur les transports et la pollution de l’air.
Pour lutter contre la pollution de l’air, la majorité des grandes villes françaises doivent encore mettre en place des mesures courageuses pour réduire puis supprimer les véhicules polluants sur leur territoire. Elles doivent accélérer la mise en place d’alternatives à la voiture pour que la transition vers une mobilité durable ne laisse aucun citoyen et citoyenne de côté.
C’est ce que met en lumière le premier panorama de la mobilité durable réalisé par Greenpeace France, évaluant l’action en matière de transports des 12 plus grandes villes et agglomérations françaises : Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse.
Avec l’appui du Réseau Action Climat, Greenpeace a évalué le positionnement de ces villes sur un abandon progressif des voitures diesel et essence, qui contribuent fortement à la pollution de l’air et aux changements climatiques. Cela passe par la mise en place de zones à très faibles émissions, dans lesquelles ne peuvent pas circuler les véhicules diesel et essence, d’ici 2025. Le panorama réunit également les points de vue d’une vingtaine d’associations locales de promotion du vélo et d’usagers des transports en commun sur trois enjeux phares de la mobilité durable pour les villes et métropoles : renforcement de l’offre de transport en commun, mise en place d’un réseau express vélo, incitations au changement de comportement vers une réduction de l’usage de la voiture individuelle.
Si les 12 villes et agglomérations ont toutes des efforts à faire pour sortir définitivement du tout-voiture, ce panorama fait apparaître une réalité contrastée.
- Peu de villes ont affirmé leurs ambitions en matière de restrictions sur les véhicules polluants : seules Paris et Grenoble se démarquent. Elles doivent encore confirmer ces ambitions tout en poursuivant les efforts en matière de développement des alternatives comme le vélo et les transports en commun.
- D’autres villes semblent avoir de bonnes cartes en main pour assumer une sortie des véhicules polluants, par exemple Strasbourg et Nantes, où les réseaux de vélo et de transports en commun sont solides.
- La plupart des grandes villes françaises doivent de toute urgence avancer sur les restrictions d’utilisation des véhicules polluants et sur le développement des alternatives. C’est le cas de Toulouse, Bordeaux, Lyon, Lille, Rennes et Montpellier.
- Marseille et Nice font figure de lanterne rouge et n’en sont même pas au stade de l’engagement sur une sortie du tout-voiture.
«Face à l’urgence de réduire la pollution de l’air, l’Etat tergiverse et les constructeurs automobiles ont maintes fois prouvé leur irresponsabilité. Les municipalités et les métropoles ont aujourd’hui le pouvoir et le devoir d’engager la transition vers une mobilité durable et équitable sur leur territoire. A l’approche des élections municipales de 2020, les responsables de nos villes seront aussi jugés sur leurs actions pour protéger la santé de leurs habitants et le climat », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Climat – Transports pour Greenpeace France.
Note aux rédactions
L’analyse complète de Greenpeace, en collaboration avec le Réseau Action Climat et une vingtaine d’associations locales, est accessible ici. Des fiches analysant la situation dans chaque ville sont également disponibles.