Paris, le 7 novembre 2017
Le gestionnaire de réseau RTE, filiale d’EDF, a annoncé ce matin dans son bilan prévisionnel que la réduction de la part du nucléaire à 50 % en 2025 entraînerait une hausse des émissions de gaz à effet de serre en France. Dans la foulée, Nicolas Hulot a remis en question la loi de Transition énergétique en reportant l’échéance de 2025. Greenpeace France interpelle le ministre : ce n’est pas en reculant sur le nucléaire que la lutte contre les dérèglements climatiques s’accélèrera.
Ce matin, RTE, filiale d’EDF, a agité le chiffon rouge des émissions de gaz à effet de serre en conditionnant leur diminution au maintien de la part prépondérante du nucléaire dans le mix électrique français. Or, c’est justement les défaillances du nucléaire, avec l’accumulation des dégradations sur les réacteurs et la mise à l’arrêt fréquente et subie de nombreuses unités, qui contraignent la France à consommer du charbon mais aussi à en importer, notamment en provenance d’Allemagne.
« Actuellement, 21 réacteurs nucléaires sont à l’arrêt sur les 58 que compte le parc nucléaire français. Comment peut-on prétendre que le nucléaire peut encore répondre aux besoins énergétiques français ? , s’interroge Alix Mazounie, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace France. Pour répondre à la demande et pour réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre dans la production d’électricité, c’est d’énergies renouvelables dont la France a besoin ! Pas du nucléaire, qui en plus d’être dangereux, nécessite des investissements colossaux de la part de l’État français ».
Au lendemain de l’ouverture de la COP 23, le gouvernement français et Nicolas Hulot en tête ne doivent pas se tromper de combat : pour lutter efficacement contre les dérèglements climatiques et réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la France doit enclencher sa transition énergétique en propulsant le développement des énergies renouvelables. Or, ces dernières ne peuvent se développer que si la part du nucléaire est réduite dans le mix électrique français.
« Nicolas Hulot a déjà montré des signes de faiblesse en présentant une loi hydrocarbures avec des objectifs revus à la baisse… Aujourd’hui il remet en question la loi de Transition énergétique en reportant l’échéance de 2025, sans donner de précision. La collusion entre l’État et les entreprises est-elle la nouvelle marque de fabrique de ce gouvernement ? Nicolas Hulot se doit d’être le rempart des lobbys du pétrole et du nucléaire, afin de faire de la France un des moteurs de la lutte contre les dérèglements climatiques », conclut Alix Mazounie.