Paris, le 2 mai 2011, 19h – Nicolas Sarkozy, qui recevait aujourd’hui à l’Élysée les représentants de huit ONG écologistes (Amis de la terre, ESF, FNE, FNH, Greenpeace, Ligue Roc, LPO, WWF), a proposé un Grenelle de l’efficacité énergétique excluant le nucléaire. Une proposition aussi absurde qu’inacceptable pour Greenpeace.
Greenpeace ne participera pas à un nouveau Grenelle
Nicolas Sarkozy propose de restreindre le débat à la consommation d’énergie. Un sujet fondamental, qu’il ne fait aucun sens d’aborder sans inclure le volet « production ». Le nucléaire pose à cet égard au moins deux problèmes : surproduction massive et très faible efficacité (le rendement d’une centrale plafonne à 33 %, contre près de 100 % pour les éoliennes). Par ailleurs, il y a déjà eu un débat sur l’énergie excluant le nucléaire : c’était il y a quatre ans, ça s’appelait le Grenelle de l’environnement.
« Pas de bis repetita pour Greenpeace : en 2007, nous avons contribué au Grenelle de l’environnement, déclare Karine Gavand, qui représentait Greenpeace à l’Élysée. Depuis, les multiples renoncements et voltes-faces de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement valent aujourd’hui comme une motion de défiance à leur égard. »
Fin de non recevoir pour la demande de moratoire sur l’EPR
Préemptant les conclusions de l’audit sur la sûreté et faisant fi de l’indépendance de l’Autorité de sûreté nucléaire, Nicolas Sarkozy a adressé une fin de non recevoir à la demande d’arrêt immédiat du chantier EPR de Flamanville, portée par les militants de Greenpeace qui bloquaient le site depuis ce matin, 3h30.
« Nicolas Sarkozy nie l’existence d’un accident nucléaire au Japon, pourtant classé niveau 7 sur l’échelle Ines, rappelle Karine Gavand. Le président est en complet décalage avec les Français. Il ne comprend rien à l’émoi suscité dans l’opinion par la catastrophe de Fukushima ni pourquoi nous devons débattre du choix du nucléaire. »
Nicolas Sarkozy veut étouffer le débat naissant dans l’opinion publique
Par ses diverses déclarations scandaleuses depuis le début de la catastrophe de Fukushima, Nicolas Sarkzoy joue les VRP de l’industrie de l’atome et tente de couper court au débat sur l’énergie qui émerge de façon inédite au sein de l’opinion publique.
Pour Greenpeace, quatre conditions doivent être remplies pour que puisse se tenir un débat serein, bien informé et démocratique, à la hauteur des attentes de l’opinion :
– la suspension immédiate de tous les projets nucléaires français, en France et à l’étranger (Flamanville, Penly mais aussi Inde, Afrique du sud, Brésil, etc.) ;
– la garantie d’un accès à une information objective et contradictoire sur l’énergie nucléaire – risques, coûts, impact sur les émissions de gaz à effet de serre, etc. – via notamment la levée du « secret défense » et du secret commercial ;
– une décision gouvernementale immédiate de sortie progressive du nucléaire.
Audit de la Cour des comptes sur le coût du nucléaire : quel mandat ?
Le prix du kilowattheure, revendiqué comme étant inférieur de 40 % par rapport à la moyenne européenne – un chiffre inexact, il l’est de 25 % seulement – est l’une des nombreuses contre-vérités sur le nucléaire. Un audit de la Cour des comptes semble nécessaire mais son périmètre doit être discuté en détail. À suivre, donc…
Fin de l’action de blocage de l’EPR de Flamanville
Les derniers grimpeurs qui occupaient les grues du chantier ont finalement été « décrochés » par les forces de police vers 17h. Depuis 3h30 cette nuit, Greenpeace aura donc appliqué de fait le moratoire sur le chantier EPR. Déroulé et images sur http://bit.ly/jzanFp