Paris, le 16 novembre – Greenpeace condamne avec la plus vive fermeté la sévérité avec laquelle sont traités les militants qui ont manifesté hier devant le siège parisien du Parti socialiste. L’organisation dénonce également un accord PS-EELV très affaibli depuis la « disparition » d’un des rares points réellement substantiels : celui concernant l’arrêt du retraitement des déchets nucléaires et de la production de Mox.
Sévérité jamais vue vis-à-vis des militants de Greenpeace
Hier après-midi, les militants de Greenpeace ont protesté devant le siège du Parti socialiste, rue de Solferino, au moment où les membres du Bureau national se réunissaient pour adopter le texte d’accord avec EELV. Deux heures durant, ils ont interpellé le candidat socialiste sur son refus de stopper le chantier de l’EPR de Flamanville. L’interpellation s’est ensuite déroulée dans le calme, et les militants ont fait preuve de la non-violence caractéristique des actions de Greenpeace et fondatrice de l’organisation.
Dix-neuf heures après leur interpellation, la dizaine de militants de Greenpeace sont toujours en garde à vue au commissariat du 13e arrondissement. Il est même question qu’ils soient jugés en comparution immédiate.
Ces mesures prises à l’encontre des militants de Greenpeace sont proprement surréalistes et disproportionnées au vu des faits reprochés : entrave à la circulation et manifestation non autorisée. Greenpeace et ses militants assument et revendiquent avec fierté leurs actions de dénonciation du nucléaire et constatent qu’il est toujours aussi difficile en France de protester contre l’influence des lobbies nucléaires. Et le tout récent recul du PS sur un volet crucial de l’accord le confirme encore une fois.
François Hollande ferme avec les écologistes, faible avec le lobby nucléaire
Après la validation d’un accord comprenant notamment l’arrêt des activités de retraitement et de production de MOX à La Hague, on apprenait ce matin avec stupéfaction que le paragraphe entier consacré à ce volet de l’accord avait été tout simplement supprimé à la demande d’Areva.
Le lobby nucléaire démontre encore une fois sa toute puissance, au point d’influencer directement un accord programmatique entre deux formations politiques d’opposition. Quant à François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle est, tout autant que l’UMP, sous influence de ce lobby omniprésent et qui étouffe tout débat démocratique. Sans surprise, il a nommé Bernard Cazeneuve, contact « ordinaire » d’Areva, porte-parole de sa campagne présidentielle.
Spécificité française, la filière « retraitement – Mox » est le maillon le plus polluant, dangereux et controversé de la chaîne nucléaire. C’est aussi celle qui présente le plus grand risque de prolifération. Sa suppression était la seule vraie bonne nouvelle de l’accord scellé hier entre le PS et EELV.