Paris, 17 septembre 2012 – En décembre 2011, des militants de Greenpeace entraient dans deux enceintes de centrales nucléaires, celle de Nogent-sur-Seine et celle de Cruas, démontrant de fait que le nucléaire sûr n’existe pas, et qu’il est en réalité tout à fait possible pour un simple citoyen de pénétrer sur un site nucléaire. Au début de l’année, les juges se sont déclarés incompétents à les juger dans le premier cas, les ont relaxés dans le second, mais le parquet et EDF ayant fait appel de ces décisions, ils repassent devant de nouveaux tribunaux ce jeudi 20 septembre et le 4 octobre.
« Après l’annonce de François Hollande sur la fermeture de Fessenheim, il est important de se rappeler que les questions de sûreté et de sécurité sont les enjeux majeurs de l’énergie nucléaire, et ces questions ne devront pas être oubliées pendant les nouveaux procès et pendant le prochain débat sur l’énergie. » souligne Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France.
Le nucléaire sûr n’existe toujours pas
Dans le contexte de la catastrophe de Fukushima, Greenpeace demandait à l’époque de ces actions un audit de sûreté sur toutes les centrales nucléaires françaises, portant sur tous les risques, y compris les risques d’intrusion, écartés de l’étude. Un audit de sécurité avait été lancé par le gouvernement précédent suite aux actions de Greenpeace, comme le décrit un courrier de M. Fillon à ses Ministres, daté du 16 décembre 2011. Cet audit devait être clôturé en juin, mais les résultats n’en sont toujours pas connus.
« Rappelons que le gouvernement à l’époque avait renforcé le dispositif de sécurité par de nouveaux moyens : tasers, caméras thermiques et brigades cynophiles. Des mesures qui visaient plus les militants non violents de Greenpeace que des terroristes. » conclut Sophia Majnoni d’Intignano.
De nouveaux procès à Reims et à Nîmes
Les 9 militants qui se sont introduits dans la centrale de Nogent-sur-Seine seront à nouveau jugés par la cour d’appel de Reims le 20 septembre à 14h (201 rue des Capucins, Reims). Les deux militants qui sont restés plus de 14h dans l’enceinte de la centrale de Cruas seront jugés par la cour d’appel de Nîmes, le 4 octobre à 8h30 (boulevard de la Libération, Nîmes). Ils encourent des peines qui peuvent aller jusqu’à plusieurs années de prison.