Ce matin à Dunkerque, le cargo russe Baltiyskiy 202 arrivant de Saint-Pétersbourg a déchargé 25 containers cylindriques contenant de l’uranium enrichi russe pour le groupe français Orano. Ils ont été chargés sur une dizaine de camions à destination de Pierrelatte dans la Drôme.
📷 Des photos et vidéos du déchargement au port de Dunkerque sont mises à disposition des médias ici (dont des photos des étiquettes détaillant cette livraison).
Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un an et que l’Assemblée nationale s’apprête à voter demain la loi d’accélération du nucléaire, Greenpeace France dénonce la poursuite d’un commerce nucléaire scandaleux avec la Russie.
Dans une investigation parue le 11 mars dernier, Greenpeace France dévoilait la mainmise de Rosatom sur le transport d’uranium naturel en provenance du Kazakhstan et d’Ouzbékistan, et illustrait la dépendance de la France à la Russie pour l’exportation de ses déchets nucléaires et son approvisionnement en uranium enrichi. En pleine invasion de l’Ukraine, la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe avec, en 2022, la livraison par la Russie d’un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises pendant un an. Ce nouvel arrivage est la preuve que le commerce continue.
“La ministre Agnès Pannier Runacher et la députée Maud Bregeon, rapporteure de la loi d’accélération du nucléaire, continuent à nier l’évidence de la dépendance de l’industrie nucléaire française à la Russie. Pourtant, ce nouvel arrivage d’uranium tout droit venu de Russie alors que la guerre en Ukraine fait rage démontre que la France ne parvient pas à s’en passer, dénonce Pauline Boyer, chargée de campagne transition énergétique à Greenpeace France. Cette livraison intervient au moment où la loi d’accélération du nucléaire va être votée à l’Assemblée nationale et que les tenants de cette industrie la brandissent comme la clé de notre souveraineté énergétique. Or, en aucun cas la relance ne garantirait l’indépendance énergétique. Le gouvernement doit renoncer à la relance de cette énergie qui n’est qu’une façade pour procrastiner et retarder la mise en place d’actions efficaces et immédiates face au dérèglement climatique.”
Greenpeace France demande l’arrêt définitif de tout commerce nucléaire avec la Russie et la résiliation de tous les contrats en cours entre l’industrie nucléaire française et Rosatom ainsi que ses filiales, en commençant par les contrats concernant le commerce d’uranium entre Tenex, filiale de Rosatom, EDF et Orano.