Nucléaire : un second procès pour Greenpeace France, et toujours pas plus de sécurité pour les centrales d’EDF
Demain se tiendra le procès de 22 militant-e-s de Greenpeace France, de l’organisation et de son chargé de campagne nucléaire, Yannick Rousselet, au tribunal de grande instance de Privas en Ardèche.
Les militant-e-s sont poursuivis pour s’être introduits dans la centrale de Cruas-Meysse, le 28 novembre dernier. Leur action a permis de démontrer le manque de protection des piscines d’entreposage de combustible usé des centrales nucléaires d’EDF. Pourtant, l’exploitant continue de faire l’autruche face à ce manque de sécurité nucléaire.
Pour ce second procès, EDF réclame à l’organisation, qui sera représentée par son directeur général Jean-François Julliard, et à ses militant-e-s, plus de 700 000 € en réparation et à nouveau une somme exorbitante pour « atteinte à sa crédibilité » : 500 000 €.
« EDF entend nous faire condamner lourdement. Mais il va falloir que l’entreprise admette que ce n’est pas un procès contre Greenpeace et ses activistes qui résoudra le problème de sécurité de ses centrales nucléaires. Et qu’en attendant, des milliers de Françaises et Français sont menacés par le risque nucléaire », explique Yannick Rousselet.
Les militant-e-s de Greenpeace France, qui s’étaient introduits dans la centrale de Cruas-Meysse en quelques minutes, avaient eu le temps d’escalader une des piscines d’entreposage du combustible usé, accolée au réacteur 4. D’autres avaient laissé des empreintes de mains sur le même bâtiment. Cette action avait pour objectif de montrer l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usé, tout comme d’autres militant-e-s de Greenpeace France l’avaient démontré 6 semaines plus tôt, en s’introduisant dans la centrale de Cattenom en Moselle et en y déclenchant un feu d’artifice.
« EDF prétend sécuriser ses centrales nucléaires. Force est de constater que ce n’est pas le cas ! Et encore moins pour ce qui est des piscines d’entreposage du combustible usé, qui sont les bâtiments qui contiennent le plus de radioactivité. Et c’est sur ce sujet que les activistes de Greenpeace ont voulu alerter les citoyens et les autorités », ajoute Yannick Rousselet.
Suite à ces intrusions, l’Assemblée nationale a ouvert une commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires. L’Autorité de Sûreté nucléaire, par la voix de son président Pierre-Franck Chevet, a quant à elle demandé l’intégration des questions de sécurité dans ses prérogatives.
« Actuellement tous les regards sont tournés vers EDF. Et pourtant, au lieu de prendre ses responsabilités, l’entreprise préfère mettre des bâtons dans les roues de la commission parlementaire, en refusant de lui donner accès à toute une série de documents relatifs à la sécurité nucléaire », conclut Yannick Rousselet.
Note : des photos sont disponibles ici : https://media.greenpeace.fr/153/