Ce matin, la Commission européenne a proposé de rehausser l’objectif climat de l’UE d’ici 2030 : une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre (contre 40% aujourd’hui).
En attendant les prochaines négociations sur le sujet par les Etats membres, Greenpeace France rappelle que selon la communauté scientifique, la réduction devrait être de 65% pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Greenpeace dénonce également l’inclusion du gaz par le Parlement européen – avec le soutien notable du groupe Renaissance – dans le Fonds de transition juste, ainsi que l’opposition du Parlement européen à la taxation du kérosène, là encore avec la majorité des député·es du groupe Renaissance, dont le président de la commission environnement, Pascal Canfin. Une mesure pourtant défendue par la Convention citoyenne pour le climat.
Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne climat à Greenpeace France :
« Avec plus de 6 mois de retard sur l’échéance officielle, la Commission européenne s’est enfin prononcée pour de nouveaux objectifs climatiques. Hélas, ni la crise sanitaire, ni ce délai supplémentaire n’auront été mis à profit pour atteindre le niveau d’ambition attendu : la baisse de 55% en 2030 des émissions de GES proposée par Ursula von der Leyen n’a aucune pertinence scientifique. Pour contenir la hausse des températures à 1,5°C d’ici la fin du siècle, il faudrait atteindre une baisse d’au moins 65%, d’après les dernières données disponibles. Pire, la Commission a l’intention d’opérer un tour de passe-passe comptable en incluant dans son calcul l’absorption des émissions par des puits de carbone, pourtant en recul, renonçant ainsi à l’objectif d’une baisse brute, à la source.
L’impulsion climatique promise par la Ursula von der Leyen lors de sa prise de poste se transforme sous nos yeux en un pénible chemin de croix. Si l’on veut sauver l’accord de Paris et l’humanité qui en dépend, il est temps de passer du politiquement confortable au scientifiquement nécessaire.”