Pour Greenpeace France, l’enquête du Monde publiée ce mercredi 21 février est l’illustration d’un système d’élevage qui marche sur la tête. Selon les conclusions de l’investigation, des aliments pour animaux, produits à partir de bactéries OGM interdites, se sont finalement retrouvées dans l’alimentation d’animaux d’élevage européens. L’autorité européenne de sécurité des aliments avait auparavant mis en garde quant au risque que présentent ces produits.
« Cette affaire est scandaleuse à plusieurs niveaux, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. Tout d’abord, comment, dès le départ, des multinationales de l’agroalimentaire peuvent-elles produire des aliments interdits au sein de l’Union européenne, sur le sol d’un des Etats membres ? Il y a urgence à régler ce vide juridique.
Il s’agit aussi et surtout d’une fraude évidente puisque ces produits n’auraient jamais dû être vendus en Europe. Cela illustre une nouvelle fois le manque de traçabilité des aliments au sein de l’Union européenne.
Jusqu’où ira l’absurdité du système agroalimentaire ? Depuis quand considère-t-on acceptable de nourrir des vaches, des cochons, des saumons avec des aliments produits avec des bactéries génétiquement modifiées ? Une fois de plus, malgré les scandales de la vache folle, des lasagnes à la viande de cheval, de la grippe aviaire, les multinationales, avec la complicité de l’Union européenne, continuent de jouer aux apprentis-sorciers au mépris du principe de précaution et du respect du consommateur. Les pouvoirs publics doivent de toute urgence engager une transformation radicale de nos modes de production et de consommation vers des modèles vertueux, respectueux de l’humain, de l’animal et de l’environnement. Combien de nouveaux scandales faudra-t-il encore pour que les gouvernements se saisissent réellement de la question ? ».