A l’ONU, les gouvernements ont échoué à s’entendre sur la mise en place d’un traité mondial sur les océans. C’était pourtant l’opportunité d’ouvrir la voie à la protection des eaux internationales via la création d’aires marines protégées.
« Alors que nos océans sont en crise, la promesse de nombreux gouvernements, dont la France, de protéger au moins un tiers des océans du monde d’ici à 2030 est déjà en train de prendre l’eau dérailler, regrette François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. Si nous ne décrochons pas un traité mondial ambitieux en 2022, nous ne pourrons pas créer de sanctuaires marins dans les eaux internationales, ni atteindre l’objectif de protéger 30% des océans d’ici à 2030. Ce traité est crucial car nous dépendons tous et toutes des océans pour notre oxygène et assurer la sécurité alimentaire de millions de personnes ».
Malgré des avancées, le rythme beaucoup trop lent des discussions n’a pas permis d’aller au bout des sujets clés. Or la dégradation du climat transforme nos océans. La faune marine est en déclin. La pêche industrielle vide les océans de toute vie et menace les moyens de subsistance des communautés côtières du monde entier. Il ne s’agit pas de perspectives hypothétiques. Nos océans sont en crise et ont un besoin d’un plan de sauvetage en urgence.
« Malgré les déclarations du One Ocean Summit organisé en grande pompe par la France en février dernier, aucune dynamique internationale assez puissante n’a été créée pour faire de ces négociations un tournant dans la protection des océans, ajoute François Chartier. Nous devons tirer les leçons de ce nouveau retard dans l’adoption du traité sur la haute mer et aller au-delà des grandes déclarations. C’est le volontarisme diplomatique qui a manqué ces deux dernières semaines à New York. Le traité doit être finalisé cette année ».
De nombreux pays intensifient leurs efforts, mais c’est encore très insuffisant. Les 48 gouvernements membres de la High Ambition Coalition, qui se sont engagés à mettre en place un traité de protection de la haute mer, doivent être beaucoup plus ambitieux et plus actifs. Cela implique notamment d’intervenir auprès de la présidente des négociations pour rappeler l’urgence de la situation et préciser que le rythme bureaucratique de la conférence menace d’anéantir les objectifs affichés.
Un nouveau cycle de négociations sur les océans doit se tenir d’ici quelques mois. Il est temps désormais d’arrêter les discussions vides et les promesses de façade et de trouver enfin un consensus. Les ministres et les chefs d’État doivent se réunir de manière proactive et cohérente pour déterminer comment négocier avec succès le traité dont nos océans ont désespérément besoin en 2022. Et ainsi éviter l’échec.