Ce matin se réunissait le Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire, autour du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie. Cette réunion a confirmé les inquiétudes des parties prenantes défendant une transition agricole et des paysans nombreux : la prochaine Politique Agricole Commune sera aussi mauvaise que la précédente. Elle ne participera pas à la transition écologique et sociale de l’agriculture française.
« L’agrobusiness n’a rien à craindre avec le ministre de l’Agriculture : il aura durement travaillé à ce qu’aucune évolution ne soit significative et positive dans cette réforme de la PAC, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. A quoi bon faire turbiner ses services pendant deux ans si derrière rien ne change ? Aucune avancée significative n’a été retenue par Monsieur Denormandie. Combien d’agriculteurs doivent encore disparaître avant que le gouvernement ne se décide à changer de politique agricole ? Loin de remplir ses promesses de réforme, Emmanuel Macron et son gouvernement continuent avec le vieux monde et ses politiques agricoles éculées. Ce qui constitue le « socle de notre stratégie agricole » ne permettra donc pas de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux auxquels l’agriculture fait face. »
Un détail inquiétant : cette réunion aurait pu être co-présidée par la ministre de la Transition Ecologique mais elle n’y a pas pris part. Alors que l’agriculture française fait face à des enjeux environnementaux et sociaux sans précédent, l’absence de Barbara Pompili et la faiblesse des réformes illustrent la volonté inflexible du gouvernement de ne pas être à la hauteur.