Paris 2024 : derniers Jeux olympiques d’été ?

Climat

Alors que les Jeux olympiques d’été viennent de se clôturer dans la liesse générale, les organisateurs peuvent souffler. Si l’événement a été perturbé par une courte vague de chaleur qui a vu plusieurs épreuves se dérouler sous des températures supérieures à 35 degrés, heureusement sans conséquence majeure sur la tenue des épreuves et la santé des athlètes et du public, notre pays a été épargné par la chaleur extrême qui a une nouvelle fois touché le continent européen, à l’instar de nombreux pays dans le monde. 

Cette année encore les températures ont franchi de nouveaux records, et selon le programme européen Copernicus, le mois de juillet passé talonne à quelques centièmes de degrés le mois de juillet 2023, le plus chaud jamais enregistré, et l’année 2024 sera très probablement la plus chaude jamais enregistrée. Ces dernières semaines, des vagues de chaleurs extrêmes se sont déjà succédé aux États-Unis, en Grèce, au Maroc, en Inde ou au Japon, avec un mercure frôlant parfois les 50 degrés qui a fait de trop nombreuses victimes. C’est sans compter les inondations dévastatrices en Corée du Nord ou en Chine, elles aussi révélatrices de l’emballement du changement climatique.

Pour Hélène Bourges, responsable de la campagne Climat chez Greenpeace France :
« Partout, sur tous les continents, le climat qui s’emballe est une menace pour la tenue de prochains événements sportifs d’envergure comme les Jeux olympiques. Or c’est ce qui nous attend si les décideurs politiques laissent les industries les plus émettrices comme les pétro-gaziers continuer leur business comme si de rien n’était. Ils doivent siffler la fin du match en les obligeant à arrêter tout nouveau projet d’expansion fossile et à payer pour les nombreux dommages causés par les catastrophes climatiques. Si une partie des Jeux olympiques était annulée à l’avenir, qu’un site était interdit au public parce qu’il a été fragilisé sous l’effet de la sécheresse, qui paiera ? Ce n’est pas aux citoyens de régler cette facture mais aux premiers responsables de la crise climatique : les producteurs d’énergies fossiles. »

Comment continuer à organiser des événements similaires qui prennent en compte le réchauffement climatique ?

Organiser des JO avec des températures qui dépassent les 40°C constituerait une menace majeure pour la santé des athlètes et du public. L’arrosage des personnes ou le port de vestes réfrigérantes pour les sportifs ont suffi à éviter le pire cette année. Mais qu’en sera-t-il des prochains Jeux olympiques d’été qui se tiendront à Los Angeles aux États-Unis, puis à Brisbane en Australie au cœur de l’été ? Les performances sportives ne pourront se multiplier dans des conditions de températures trop élevées. Alors que les événements climatiques extrêmes vont se multiplier en raison du changement climatique, il est urgent de réguler l’activité des principaux responsables, les majors pétro-gazières, et de les faire payer.