Paris, le 21 mars 2013 – François Hollande présentait ce matin son « plan de rénovation du bâtiment », transformé en « plan d’urgence » pour le secteur du bâtiment.
Ce plan faisait initialement partie des grandes promesses et ambitions du candidat François Hollande puis des annonces de la conférence environnementale. Il devait être un des piliers de la transition énergétique en débat actuellement. Mais entre les promesses et les annonces de ce matin, le compte n’y est pas.
Un plan de rénovation thermique vide et la transition énergétique s’éloigne un peu plus
Pour Greenpeace, il n’y a pas grand-chose et surtout rien de nouveau dans les annonces de ce matin pour la rénovation énergétique : tout juste une nécessaire mise en ordre et une optimisation de l’existant. Mais il n’y a aucune démonstration d’une volonté d’infléchir la demande d’énergie du bâtiment, secteur le plus énergivore avec 52% de la consommation, et qui grève les finances de 4 millions de ménages français en situation de précarité énergétique. Il n’y a aucun objectif concret de rénovation énergétique : par exemple aucun objectif de réduction de la consommation énergétique des bâtiments. Rien n’est annoncé en outre concernant la réduction de la pointe de consommation électrique hivernale causée majoritairement par les convecteurs électriques totalement inefficaces et coûteux pour les ménages. Il s’agit pourtant d’un chantier que François Hollande doit mener pour tenir l’objectif de réduction la part du nucléaire dans le mix électrique à 50% en 2025.
« François Hollande et sa ministre écologiste Cécile Duflot ont renoncé à leur promesse de rénover annuellement 500000 logements à des niveaux énergétiques performants avec ce plan« , explique Cyrille Cormier, chargé de campagne Énergie Climat pour Greenpeace France. « Quant à la transition énergétique et l’objectif du président de la République de réduire la part du nucléaire, qui passent obligatoirement par une réduction de la consommation énergétique, François Hollande semble déjà vouloir y renoncer. »
Cécile Duflot et son ambition écologiste cèdent face à la rigueur
Les calculettes de Bercy et la rigueur budgétaire sont venus à bout du fameux « plan Duflot » et du potentiel énergétique, social et économique de la rénovation thermique. Des études réalisées en Allemagne par la KFW (équivalant de la Caisse des Dépôts) montrent comment outre-Rhin, pour 1 euro investi dans la rénovation thermique, ce sont 2 à 5 euros qui sont revenus dans les caisses de l’État fédéral.
« Cécile Duflot a abdiqué et accepté les conditions dictées par Bercy. L’absence totale d’ambition en termes de rénovation énergétique du bâtiment est dissimulée sous quelques mesures et une communication sur l’urgence sociale du secteur du bâtiment », poursuit Cyrille Cormier. « En refusant de mettre en place le chantier de la rénovation énergétique, François Hollande et Cécile Duflot passent à côté du potentiel économique, social et environnemental de la rénovation énergétique et de ce que ce chantier aurait vraiment pu apporter pour aider au sauvetage du secteur du bâtiment.«