Interrogé ce soir aux 20h de TF1 et France 2 sur la planification écologique, Emmanuel Macron a donné un aperçu des mesures qu’il devrait détailler demain à l’Elysée lors d’un conseil ministériel, mesures qui apparaissent déjà insuffisantes pour Greenpeace France.
En repoussant une nouvelle fois la date de sortie du charbon en France à 2027, alors qu’il s’agissait d’une des promesses de son premier quinquennat d’en sortir avant 2022, Emmanuel Macron montre qu’il n’a toujours pas pris la mesure de l’urgence climatique. Pour Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France, « cette sortie du charbon en 2027 est un aveu d’échec pour Emmanuel Macron, qui tente de la déguiser en progrès. La France aurait dû sortir du charbon il y a des années. S’il était véritablement ambitieux et précurseur, Emmanuel Macron aurait également annoncé des dates de sortie du pétrole et du gaz fossile ».
Par ailleurs, la reconversion des deux centrales à charbon en centrales à biomasse pose la question de l’origine du combustible qui sera utilisé : va-t-on prélever encore plus de bois dans les forêts françaises qui sont en mauvaise santé du fait des changements climatiques et déjà soumises à la pression d’usages concurrents ? Va-t-on importer ce bois et engendrer de la déforestation importée à l’autre bout du monde ? Pour Greenpeace France, produire de l’électricité à partir de bois est un non sens écologique et physique, avec un très faible rendement énergétique.
Les autres mesures annoncées, sur les véhicules électriques ou les pompes à chaleur, montrent l’obsession technologique du Président de la République. Si ces deux outils sont indispensables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre françaises, les utiliser massivement sans les associer à des politiques de sobriété et d’efficacité énergétiques ne permettra pas d’atteindre nos objectifs climatiques et aura des conséquences négatives sur le pouvoir d’achat des plus précaires.
« Le Président de la République a choisi de faire l’impasse sur la rénovation performante des logements et particulièrement de ceux où vivent 12 millions de personnes en précarité énergétique. Il a déclaré son amour de la “bagnole” en ignorant les alternatives à la voiture individuelle dont la France a cruellement besoin, comme les transports en commun, les infrastructures cyclables ou les transports ferroviaires. Son manque de vision écologique apparaît criant », commente Nicolas Nace.