À l’occasion de l’introduction du texte du projet de loi de finances en séance à l’Assemblée nationale, Greenpeace France rappelle quelles doivent être les priorités du volet recettes du budget 2023 pour répondre à la crise climatique.
Greenpeace demande notamment l’instauration d’une taxe sur les superprofits ambitieuse qui couvre tous les secteurs industriels et s’étende sur 2022 et 2023. Elle demande également l’instauration d’un ISF climatique pour mettre les classes sociales les plus aisées – qui sont aussi les plus émettrices de CO2 [1] – à contribution, ainsi qu’une surtaxe sur les dividendes climaticides, comme l’avait préconisée la Convention citoyenne pour le climat, afin de défaire le lien d’intérêt entre les marchés financiers et les activités industrielles polluantes et énergivores. Elle demande enfin l’éradication des niches fiscales favorables aux industries fossiles, à commencer par celle sur le kérosène et celle sur l’usage des jets privés, qui profitent en premier lieu à une clientèle fortunée pour un impact climatique aberrant.
Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne climat, « la crise énergétique, sur fond de crise climatique, marque bel et bien la fin de l’abondance, reconnue par le président lui-même. Le contexte inflationniste qui en résulte invite à déployer une fiscalité écologique draconienne sur le capital afin de financer des mesures d’accompagnement pour les ménages les plus vulnérables qui permettent également de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. La majorité doit sortir du clientélisme économique pour répondre avec pragmatisme au principe de réalité écologique et sociale qui saisit le pays. C’est dans le budget que se joue l’impératif de sobriété ; pas dans un énième plan sans contrainte du gouvernement. »
Greenpeace rappelle que le bouclier tarifaire et la ristourne généralisée à la pompe vont à l’encontre des objectifs climatiques du pays et consistent finalement à encourager la consommation d’énergies fossiles, en particulier pour les ménages les plus aisés, puisque plus la consommation augmente, plus la subvention, mécaniquement, est importante. Quant à la nouvelle baisse des impôts de production prévue par la gouvernement, avec la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises sans la moindre contrepartie écologique, elle apparaît complètement à contretemps de la transition écologique.
[1] Greenpeace France estime que le patrimoine financier des 1% les plus aisés est associé à environ 66 fois plus d’émissions de CO2 que celui des 10% les plus modestes (hors actifs professionnels). Voir le rapport L’argent sale du capital, octobre 2020