L’Assemblée nationale a rejeté aujourd’hui la partie “recettes” du projet de loi de finances du gouvernement, largement amendée par les député·es. L’examen du texte est donc renvoyé au Sénat, sur la base du projet de loi du gouvernement. Greenpeace France regrette que les débats sur le partage de l’effort face aux crises écologique, climatique et sociale n’aient pas abouti, alors que plusieurs propositions intéressantes avaient été mises sur la table et que la justice fiscale est absolument incontournable dans un contexte de déficit public.
Le bloc gouvernemental, après avoir “brillé” par son absence et ses divisions lors des débats parlementaires, a voté contre le nouveau texte, et a pu compter sur les voix des député·es d’extrême-droite.
“Le rejet de ce budget laisse en suspens des solutions clés pour dégager des recettes budgétaires de manière juste, pour financer une transition écologique et sociale et pour contraindre les activités les plus émettrices, déclare Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Alors que les député·es situés à gauche de l’échiquier politique ont porté dans le débat des mesures concrètes et justes, comme l’établissement d’un ISF climatique ou encore une taxation durable des superprofits des grands groupes privés, le Sénat va devoir finalement repartir du texte du gouvernement, très faible sur ces enjeux.”
Par ailleurs, alors que deux amendements anti-ONG, initiés par la droite et l’extrême droite, avaient été récemment adoptés et intégrés au texte [1], Greenpeace France exprime son soulagement sur le fait que cette menace pour les libertés associatives soit écartée à ce stade. Greenpeace France restera vigilante pour que ces amendements ne soient pas réintroduits au cours de la navette parlementaire.
Dans les semaines à venir, Greenpeace continuera d’exiger des mesures fiscales structurantes, socialement justes et écologiquement sensées, pour la partie “recettes” de ce budget.
Pour ce qui concerne la partie “dépenses” du PLF, Greenpeace continuera de plaider pour un abandon des coupes budgétaires scandaleuses proposées par le gouvernement en matière de soutien à la transition écologique, comme la baisse du Fonds vert, du Fonds chaleur, du dispositif MaPrimeRénov, etc.
Le bilan de cette séquence politique sera clé pour donner à voir aux Français·es quels groupes politiques se sont engagés – ou non – en faveur de plus de justice sociale et d’ambition écologique, face à un gouvernement rétrograde.
Note aux rédactions :
[1] Voir PLF 2025 : Greenpeace dénonce l’adoption de deux amendements à risque pour les libertés associatives, communiqué de presse de Greenpeace France, 25 octobre 2024