Pollution de l’air et mobilité : Paris, encore loin des villes européennes modèles

Climat

Greenpeace dévoile aujourd’hui son classement de la mobilité dans treize grandes villes européennes [1]. Classée septième sur treize, Paris a encore beaucoup d’efforts à faire pour réduire la place de la voiture, développer l’utilisation du vélo au quotidien et devenir plus respirable. Copenhague et Amsterdam, première et deuxième du classement, ont elles mis les besoins des piétons et des cyclistes au centre de leur planification urbaine, au profit de la qualité de l’air et de la sécurité.

Mobilisation des militants de Greenpeace à Paris pour encourager les alternatives à la voiture, mai 2018. © Lucas Barioulet / Greenpeace

La pollution de l’air est la troisième cause de mortalité en France [2]. L’omniprésence de la voiture dans les villes françaises est en grande partie responsable de cette catastrophe sanitaire. Le secteur des transports, plus gros émetteur de gaz à effet de serre en France, joue également un rôle majeur dans le changement climatique.

“Paris est toujours asphyxiée par la pollution de l’air car ses rues sont encore trop encombrées par les voitures. A l’image de Copenhague, Amsterdam ou Oslo, qui privilégient la santé de leurs habitants et l’environnement, Paris doit se montrer à la hauteur de ses ambitions et avancer très concrètement vers l’objectif qu’elle s’est fixé d’une ville libérée de la voiture individuelle”, observe Sarah Fayolle, chargée de campagne pour Greenpeace France.

L’étude réalisée par l’Institut allemand Wuppertal combine 21 indicateurs pour comparer 12 capitales et une grande ville, dans 13 pays européens. Les indicateurs, tous issus de données publiques, sont regroupés autour de cinq catégories : transports publics, sécurité des cyclistes et des piétons, mobilités actives, qualité de l’air, restrictions à l’usage de la voiture et incitations aux mobilités durables.

A Paris, seuls 3% des déplacements sont effectués en vélo, une proportion qui atteint 29% à Copenhague et même 32% à Amsterdam. Paris est plutôt positionnée en queue de peloton pour la sécurité de ses cyclistes. Des villes comme Amsterdam ou Copenhague montrent bien que sécurité et utilisation du vélo vont de pair : pour développer l’usage du vélo, il faut notamment des infrastructures cyclables sécurisées, séparées et respectées.

Sur la pollution de l’air, Paris est 12ème du classement, en cohérence avec le renvoi de la France et de 12 de ses grandes villes devant la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air la semaine dernière. “C’est la santé des habitants de nos villes, en particulier des plus jeunes et des plus vulnérables, qui est en jeu ! Sans des décisions courageuses et des mesures fortes pour réduire la place des voitures en ville, la pollution de l’air continuera à rendre nos villes irrespirables”, estime Sarah Fayolle.

Notes aux rédactions 

[1] La synthèse du rapport “Mobilité et pollution de l’air. Classement de 13 grandes villes européennes” est disponible ici. Le rapport complet en anglais “Living. Moving. Breathing.” est disponible ici.

[2] Selon une étude de Santé Publique France publiée en 2016, la pollution atmosphérique est responsable de 48 000 décès prématurés par an en France, ce qui en fait la 3ème cause de mortalité derrière le tabac et l’alcool.