La pollution de l’air s’impose sur le terrain de foot
Un rapport de Greenpeace montre l’exposition inquiétante des sportives et des sportifs à la pollution de l’air à Paris, Lyon et Marseille.
Greenpeace France a mesuré les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) aux abords de six terrains de football dans les trois premières villes françaises. Sur sept sessions de mesures de deux heures, les résultats de six d’entre elles se situent au dessus de la valeur limite annuelle moyenne imposée par l’Union européenne [1]. Un résultat inquiétant pour des lieux où la pratique sportive exigerait des niveaux de polluants atmosphériques les plus bas possibles. Pour répondre à l’urgence sanitaire, Greenpeace appelle les responsables politiques à restreindre le trafic routier en ville en investissant dans les mobilités durables, telles que les transports en commun et le vélo.
Le dioxyde d’azote (NO2) est un polluant atmosphérique toxique, très lié au trafic routier et responsable de 8 230 morts prématurées en 2013 en France selon l’Agence européenne de l’environnement. Une forte concentration de NO2 est aussi un indicateur de la présence d’autres polluants atmosphériques comme les particules fines, également très nocives. Les conséquences sur la santé de l’exposition à la pollution de l’air sont de mieux en mieux documentées et leur liste ne cesse de s’allonger : asthme, naissances prématurées, problèmes cardio-vasculaires, cancer, …
Les concentrations en NO2 mesurées par Greenpeace sont particulièrement préoccupantes parce qu’elles interviennent dans des lieux et à des heures où enfants et adultes peuvent pratiquer une activité physique et donc inhaler 4 à 10 fois plus de polluants atmosphériques qu’au repos. C’est à Marseille qu’a été relevée la concentration de NO2 la plus élevée, avec 120 µg/m3 mesurés sur le terrain La Martine. Si elles ne permettent pas d’établir des moyennes à l’année, ces mesures viennent illustrer concrètement que la pollution de l’air fait partie du quotidien et qu’elle nous affecte d’autant plus lors de pratiques sportives où nous y sommes particulièrement vulnérables.
Pour autant, il n’est pas question, pour Greenpeace, que les gens renoncent à faire du sport en ville, source de plaisir et de bien-être. Pour Sarah Fayolle, chargée de campagne Climat et Transports à Greenpeace France, “nous devons pouvoir bouger et respirer sans danger, en ville comme ailleurs. Cela implique d’agir sur les causes structurelles de la pollution de l’air, au premier rang desquelles le trafic routier. Les responsables politiques des grandes villes et agglomérations, les maires en particulier, ont le pouvoir et le devoir de rendre nos villes plus respirables en les libérant progressivement, mais rapidement, des voitures individuelles, diesel d’abord, puis essence. Ils doivent promouvoir les alternatives : transports en commun et vélo en tête.”
Notes aux rédactions
[1] La France vient d’être renvoyée devant la Cour de Justice Européenne, justement pour ses dépassements de cette valeur limite annuelle de 40 µg/m3, dans des grandes villes comme Paris, Lyon et Marseille.
Notre rapport complet “Football : la pollution de l’air s’impose sur le terrain” est accessible ici.
Pour mobiliser les citoyen.ne.s contre la pollution de l’air, Greenpeace France lance un appel public ici. Un clip vidéo alertant sur ce problème est également accessible ici.