Ce matin, le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg a voté un calendrier de sortie des véhicules diesel. La métropole strasbourgeoise sera donc entièrement libérée du diesel en 2030 au plus tard et la ville de Strasbourg dès 2025.
Le Réseau Action Climat et Greenpeace France saluent cette avancée majeure dans la lutte contre la pollution de l’air. Mais cette décision doit absolument s’accompagner d’un développement des alternatives à la voiture et d’aides à la transition pour les ménages les plus modestes et les professionnels qui en ont besoin. Les deux organisations regrettent en parallèle l’entêtement destructeur sur le projet de Grand Contournement Ouest, complètement incohérent avec la lutte contre la pollution de l’air et contre le changement climatique.
Paris et Strasbourg sont les deux seules agglomérations en France dans lesquelles une sortie complète du diesel est prévue, pour les voitures, les camions et les véhicules utilitaires. Cette sortie du diesel s’accompagne d’une sortie partielle de l’essence à Strasbourg et complète à Paris d’ici 2030.
Plus d’une dizaine de métropoles françaises dépassaient en 2018 les normes européennes de qualité de l’air. La majorité sont très en retard dans la mise en place de mesures efficaces de lutte contre la pollution de l’air.
Grenoble : sur la bonne voie
Grenoble vise la sortie du diesel dans le transport de marchandises d’ici 2025 et a annoncé travailler sur un calendrier pour les voitures.
Lyon : premières mesures sans suite
A Lyon, une zone à faibles émissions a été mise en place début 2019 pour les camions les plus polluants, mais son extension aux voitures ou une sortie complète du diesel ne sont toujours pas clairement mises sur la table par les responsables de la métropole. La concertation en cours sur le plan climat air énergie métropolitain, qui inclut une réflexion sur l’évolution de la zone à faibles émissions actuelle, passe complètement à côté des revendications des associations. « Alors que la mobilisation des habitants et habitantes de Lyon contre la pollution de l’air est forte, les responsables de la métropole et de la mairie de Lyon ne doivent plus se dérober devant les mesures incontournables : la sortie complète du diesel pour tous les véhicules, l’abandon du projet routier d’Anneau des Sciences et le développement des transports en commun et du vélo », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France.
Marseille : peu d’ambition
A Marseille, le conseil métropolitain a débattu hier de son plan climat air énergie. Celui-ci fixe un objectif de réduction de la pollution de l’air qui laisserait de côté la moitié de la population exposée, ce qui est inacceptable. La mise en place d’une zone à faible émissions est envisagée, mais son périmètre risque d’être très restreint et l’élaboration semble être au ralenti malgré l’urgence sanitaire et l’obligation prévue dans la loi d’orientation des mobilités.
Le rôle de l’Etat
Si les responsables politiques locaux ont encore beaucoup à faire pour protéger leurs habitant·es de la pollution de l’air, l’Etat français a aussi un rôle important à jouer, notamment pour permettre aux personnes les moins aisées de changer de mode de transport. « Dans le budget 2020, la prime à la conversion doit devenir une véritable prime à la mobilité, au service de la fin du tout-voiture. Elle ne doit plus permettre l’achat de véhicules diesel neufs mais aider les ménages sans ressources. Le malus doit décourager l’achat de grosses voitures type SUV qui sont un non-sens d’un point de vue climatique », estime Lorelei Limousin, responsable transports au Réseau Action Climat.