Post-Copenhague : Greenpeace demande à Nicolas Sarkozy de poursuivre les négociations climatiques dans le cadre de l’Onu

Paris, le 22 décembre 2009 – Reçue aujourd’hui avec d’autres ONG à l’Élysée, Greenpeace compte faire part à Nicolas Sarkozy de sa déception et de sa colère. Et pour plaider la cause des 4 militants de l’organisation emprisonnés au Danemark.

Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France, sera présent à l’Élysée à partir de 13 heures et joignable au 06 73 89 23 19.

« Texte sans aucun objectif chiffré, négocié pour les caméras dans le dos de la grande majorité des Etats membres des Nations unies, aucun mandat pour obtenir un accord contraignant en 2010 : on repart à la case départ, nous sommes aujourd’hui moins avancés qu’il y a deux ans à Bali », déplore Karine Gavand.

L’Onu ne doit pas devenir un bouc émissaire
À Copenhague, on a assisté à un détournement des processus de négociations officielles onusiennes, avec la création d’un circuit parallèle réunissant les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du sud et quelques pays européens, dont la France. Ces pays, qui ont élaboré un texte pour tenter ensuite de l’imposer aux autres États sont, à peu de choses près, ceux qui composent le Forum des Économies Majeures – processus lancé par George W. Bush pour contourner l’Onu.

« Ces États ont tenté de transformer l’Onu en G 20. Si l’Onu a failli à Copenhague, c’est parce qu’une poignée de participants avait décidé de ne pas jouer le jeu, déclare Pascal Husting. Le système onusien est loin d’être parfait. Mais c’est le seul qui offre un cadre de négociations multilatéral et contraignant, c’est le seul où peut et doit s’inscrire la lutte contre les changements climatiques. La France a tort de critiquer le cadre de négociations onusien et de tirer sur l’ambulance. »

L’Europe, la France n’ont pas été à la hauteur
Le triste match entre les États-Unis et la Chine ne doit pas faire oublier la responsabilité de l’Europe, paralysée, incapable de s’engager de façon ambitieuse et de parler d’une seule voix. Les initiatives isolées de Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy n’ont en rien contribué à renforcer une dynamique collective.

« Quand on n’est pas capable de s’entendre à 27 pour relever les ambitions, on n’a pas de leçon à donner au reste du monde, affirme Pascal Husting. La France n’a pas joué le jeu des négociations multilatérales et a multiplié les initiatives parallèles. Elle a vidé de sa substance le processus international. »

Greenpeace demande la libération de 4 militants
Quatre militants de Greenpeace sont emprisonnés au Danemark et mis à l’isolement sans jugement, jusqu’au 7 janvier. Leur « crime » ? Avoir manifesté de façon non violente une opinion largement partagée et brandi des banderoles portant le message « Les politiciens parlent, les leaders agissent ! », le 17 décembre, dans le palais de la Reine du Danemark, lors du dîner de gala organisé pour les chefs d’État.

Greenpeace demande au président de la République d’intervenir en faveur de ces activistes et a lancé une pétition adressée à l’ambassade du Danemark en France sur http://energie-climat.greenpeace.fr/quatre-de-nos-activistes-en-prison-a-copenhague

À Copenhague, les pays en développement, victimes des changements climatiques, mais aussi la société civile ont progressivement été exclus de la négociation et se trouvent aujourd’hui brimés. Et là aussi, c’est l’un des principes fondamentaux des Nations unies qui est trahi.