Pourquoi faut-il fermer la pêche au thon rouge ?
Victimes de la surpêche et de la pêche illégale, les stocks de thon rouge de Méditerranée sont au bord de l’effondrement. Ce grand prédateur des mers est pêché dans le bassin méditerranéen depuis plusieurs millénaires. Sa disparition aurait un impact très lourd sur l’ensemble de l’écosystème marin de la Méditerranée et sur l’activité économique des pêcheurs.
Alors que les scientifiques préconisaient d’abaisser les quotas de l’Union européenne à 15 000 tonnes de thon rouge par an, les pays membres de l’ICCAT (Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique) s’entêtent à autoriser les pêcheurs de l’UE à en pêcher le double et s’avèrent incapables de faire respecter le quota légal. En effet, 60 000 tonnes de thon rouge ont été effectivement pêchées en 2007, dans les eaux méditerranéennes, mettant en péril le stock de thon rouge.
Face à cette situation, des experts indépendants, mandatés par l’ICCAT elle-même, ont rendu en septembre un rapport dans lesquelles ils qualifiaient de « parodie de gestion » la manière dont l’ICCAT gère depuis des années la pêcherie du thon rouge de Méditerranée. Dans la foulée, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), adoptait lors de son congrès annuel, une motion demandant la mise en place d’un moratoire sur la pêche au thon rouge.
Qui a le pouvoir de fermer la pêche au thon rouge ?
Du 17 au 24 novembre prochain, l’ICCAT, se réunira à Marrakech au Maroc. Ses membres ont le pouvoir de prononcer la fermeture de la pêche pour permettre aux stocks de se régénérer.La délégation de l’Union européenne, qui représente tous les pays de l’UE, a un rôle déterminant. La France et son ministre chargé des Pêches Michel Barnier, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, a une responsabilité dans la position qui sera défendue à l’ICCAT par l’Europe.
Quelles sont les demandes de Greenpeace ?
Greenpeace appelle à la fermeture immédiate de la pêche. Scientifiques, experts indépendants et ONG s’accordent aujourd’hui pour dire que c’est le seul moyen permettant d’assurer l’avenir du thon et des pêcheurs. Cette fermeture est indispensable pour réformer en profondeur la gestion de cette pêcherie, réduire la surcapacité de la flotille et mettre en place des réserves marines sur les zones de reproduction du thon rouge.