Procès de militants Greenpeace à Bordeaux le 19 janvier à 13h30

Mercredi 19 janvier, un militant et une militante du groupe local de Greenpeace Bordeaux comparaîtront devant le Tribunal judiciaire de Bordeaux. Ils sont poursuivis pour dégradation sur une station-service Total, dans le cadre d’une campagne menée par Greenpeace France en mai 2017. Ils seront représentés par Maître Marie Dosé.

Le 27 mai 2017, dans le cadre d’une mobilisation internationale, Greenpeace France organisait une action nationale non violente dans les stations-service Total afin d’alerter leurs usagers sur le projet de la société Total d’effectuer des forages au large de l’embouchure de l’Amazone, forages menaçant un récif corallien et toute une biodiversité marine. En décembre 2018, l’agence environnementale brésilienne refusait finalement de donner les autorisations nécessaires à Total pour son forage.

C’est dans le cadre de cette action que deux militants sont poursuivis pour dégradations pour des tags à la craie réalisés au sein de la station-service Total de Lormont.

C’est la deuxième fois que des militants de Greenpeace sont poursuivis et convoqués devant un tribunal correctionnel pour des faits de tag à la craie, une action non-violente qui n’entraîne aucune dégradation puisque que la craie est effaçable à l’eau. En octobre dernier, pour des faits similaires, le militant poursuivi a été relaxé au nom de la liberté d’expression par le tribunal correctionnel de Tours.

Greenpeace France dénonce une instrumentalisation des poursuites pénales. Pour l’avocate de l’association, Marie Dosé, « cette criminalisation à outrance des actes de désobéissance civile viole la procédure pénale et porte atteinte à la liberté d’expression des militants ».

« Ces procès devant les tribunaux correctionnels marquent une nouvelle étape dans un contexte de répression grandissante de militant.es non-violents. Alors que nous dénonçons des gardes à vue abusives de plus en plus nombreuses, dont l’une fait l’objet d’une enquête menée par l’IGPN pour rétention arbitraire à Nancy, le choix du parquet de correctionnaliser ce type d’action n’est pas anodin. Il y a une volonté de dissuader et d’intimider »,  estime Laura Monnier, juriste pour Greenpeace France.