Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation vient de transmettre aux parlementaires les résultats de l’évaluation de la mise en place de menus végétariens hebdomadaires dans le cadre de la loi EGAlim, réalisée par le Commissariat général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER). Le document, que le Réseau Action Climat, l’Association végétarienne de France et Greenpeace France se sont procurés, était le dernier élément attendu par les député·es pour pouvoir statuer sur les repas végétariens dans la restauration collective publique et donne des signaux positifs. Les associations demandent aux député·es de transformer l’essai d’EGAlim et de se prononcer en faveur de davantage de repas végétariens dans les cantines.
- Grâce à son caractère obligatoire, l’expérimentation menée dans le cadre de la loi EGAlim :
a permis de généraliser les menus végétariens hebdomadaires dans les cantines scolaires (94% des répondants les ont mis en place d’après l’évaluation du CGAAER[1]) - montre que l’impact du menu végétarien hebdomadaire sur la fréquentation des cantines est très faible, qu’il n’a eu majoritairement aucun effet sur le coût (59% des répondants) ni sur le gaspillage alimentaire (63% des répondants)
- rapporte également que les plats végétariens servis sont principalement composés de céréales et de légumineuses, ce qui constitue un facteur de réussite.
Ces résultats s’inscrivent dans la même lignée que les observations décrites dans l’enquête “Option végétarienne dans les cantines : la réalité du terrain” de Greenpeace et de l’AVF[2].
L’évaluation souligne également certains points de vigilances (le recours aux produits transformés peut par exemple accroître le gaspillage alimentaire), qui ne sauraient constituer de réels obstacles si le gouvernement accompagne efficacement la mesure. Elle évoque notamment l’importance de la formation pour que la mise en place de repas végétariens soit un succès. La préparation des équipes et la qualité des repas végétariens servis sont en effet des éléments clés, tout comme pour les repas avec viande, pour réduire le niveau de gaspillage alimentaire.
Tous les voyants sont donc au vert pour que le parlement vote la mise en place de davantage de repas végétariens, en menus hebdomadaires uniques et à travers une option végétarienne quotidienne. Cette dernière, si elle était mise en place obligatoirement dans l’ensemble de la restauration collective publique, pourrait permettre de réduire d’1,35 million de tonnes équivalent CO2/an les émissions de gaz à effet de serre du secteur, ce qui correspond à un peu moins des émissions annuelles de l’ensemble des transports parisiens et ferait de cette mesure, si elle était adoptée, l’une des plus importantes du projet de loi[3].
L’attente de la publication du rapport d’évaluation de la loi EGAlim était le dernier frein, maintenant levé, avant les discussions des député·es en séance publique sur ce sujet. Les associations attendent dorénavant des élu·es un soutien assumé pour davantage de repas végétariens, sous forme d’une option végétarienne quotidienne et davantage de menus hebdomadaires uniques, de manière obligatoire dans l’ensemble de la restauration collective publique et privée, comme le souhaitent 80% des Français·es[4]. Cette mesure permettrait d’acheter des produits de meilleure qualité, notamment de la viande, et bénéficierait ainsi à toutes les parties prenantes : convives, agriculteurs et éleveurs locaux, équipes des cantines, ainsi qu’à la planète.
Sources
[1] 73% des villes et plus de la moitié des collèges et lycées d’après la cartographie de Greenpeace
[2] Option végétarienne dans les cantines : la réalité du terrain – AVF / Greenpeace France
[3] Si 30% des convives choisissent l’option. Parmi les mesures pour lesquelles des estimations de réduction d’émissions ont été réalisées
[4] 80% des français sont favorables à l’obligation pour la restauration collective de proposer des menus végétariens. Sondage Harris Interactive / Réseau Action Climat – février 2021