[Rapport] Viande et produits laitiers : Greenpeace appelle à une réduction de la production et de la consommation

Dans un rapport publié aujourd’hui, Greenpeace appelle à une réduction planétaire de la consommation de viande et de produits laitiers de 50 % d’ici à 2050. Pour lutter contre les problèmes sanitaires et environnementaux engendrés par la production industrielle de viande et produits laitiers, Greenpeace réclame notamment une réorientation des subventions destinées à l’agriculture vers des modèles d’élevages écologiques.

L’élevage industriel, une catastrophe environnementale et sanitaire

L’élevage est responsable de 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre , soit autant que le secteur des transports. L’expansion des pâturages en Amazonie et des cultures destinées à l’alimentation animale comme le soja se fait trop souvent au détriment des forêts, prairies et savanes indigènes. L’élevage contribue également à la pollution des eaux.

Autre argument en faveur d’une diminution de la consommation de protéines animales : les risques pour la santé humaine. Une alimentation riche en viande rouge augmente le risque de développer certains cancers, ainsi que du diabète. Elle favorise également l’obésité dans le monde. La viande rouge n’est pas la seule concernée! En effet l’administration quasi systématique d’antibiotiques aux animaux, notamment aux volailles et cochons, a engendré une autre menace globale, encore méconnue : le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques.

Réorienter les subventions destinées à l’élevage industriel

« Ce rapport pose la question du modèle d’élevage que l’on souhaite pour demain, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. Aujourd’hui, la majorité des aides agricoles, notamment celles de la Politique agricole commune, favorisent l’industrialisation des systèmes, avec l’apparition de fermes types “1000 vaches” et “900 truies” à Poiroux. Si nous voulons protéger notre santé et l’environnement, il faut complètement réorienter ces subventions, cesser de soutenir ceux qui polluent et au contraire soutenir des modèles d’élevage écologique et autonome, respectueux de la planète et du producteur ».

L’industrialisation de l’élevage et la hausse constante de la production ont été extrêmement néfastes pour les éleveurs, favorisant notamment la concentration des exploitations. Rappelons qu’en France, près de 15 000 éleveurs mettent la clef sous la porte chaque année. Il est grand temps de sortir de ce modèle d’élevage industriel à bout de souffle. « Dans ce contexte économique, diminuer notre consommation et notre production, tout en favorisant la qualité revient aussi à faire le choix d’un modèle plus juste et solidaire pour les agriculteurs et agricultrices », continue Suzanne Dalle.

A l’heure actuelle, la consommation moyenne de viande (toutes viandes confondues) est de 43 kilos par an et par personne ; 90 kilos pour les produits laitiers. Greenpeace recommande une diminution à 16 kilos de viande par an et par personne, et à 33 kilos pour les produits laitiers. “C’est la condition si nous voulons à la fois enrayer les changements climatiques, redonner du souffle à l’élevage écologique et éviter une catastrophe sanitaire”, conclut Suzanne Dalle.

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