Réaction au vote d'un amendement rétablissant la niche fiscale sur les agrocarburants à base d'huile de palme
Sept députés de la droite et du centre ont fait voter ce soir un amendement proposant de prolonger jusqu’à 2026 la niche fiscale dédiée aux agrocarburants à base d’huile de palme
Contrairement à ce qu’avait promis Elisabeth Borne, qui avait publiquement annoncé que le gouvernement ne céderait pas au lobby agressif de Total, cet amendement a reçu un avis favorable du gouvernement par la voix de Gérald Darmanin, et a été adopté à la majorité par l’Assemblée Nationale
Cet amendement reprend les demandes faites par le PDG de Total Patrick Pouyanné [1] et prouve encore une fois la puissance des lobbies les plus dévastateurs pour le climat et leur influence sur le gouvernement et Emmanuel Macron
Ce vote honteux intervient un an jour pour jour après l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, un texte où la France déclarait s’engager à… réduire son impact sur les forêts.
Fin octobre, Greenpeace France a rendu publics les résultats d’une enquête sur la chaîne d’approvisionnement de Total qui démontreraient que l’huile de palme utilisée à l’usine de la Mède est loin d’être durable.
[1] « Concernant ce débat, notre position n’est pas de défendre l’huile de palme ! Au contraire. Nous voulons juste être au même niveau de compétition que nos concurrents européens qui, contrairement à nous, bénéficient d’un avantage fiscal jusqu’en 2030. Donc une solution gagnant-gagnant serait que la France arrive à convaincre ses partenaires européens de sortir plus tôt de l’huile de palme, par exemple dans cinq ans, en 2026, et non en 2030.
Parallèlement, il faudrait que le Parlement français décide d’en sortir un peu plus tard, en 2026 plutôt qu’en 2020. Nous sommes prêts à soutenir cette démarche à Bruxelles. »
Interview dans le JDD, 27 octobre 2019.