Réaction de Greenpeace France à la démission de Nicolas Hulot
La démission de Nicolas Hulot n’est pas surprenante tant les enjeux environnementaux et climatiques n’ont pas été traités à la hauteur de l’urgence depuis son arrivée au gouvernement. Elle signe un constat d’échec et la faiblesse des mesures prises, très éloignées des ambitions affichées.
Emmanuel Macron s’est contenté d’effets d’annonces sur le climat, la biodiversité et tous les sujets environnementaux. Ses grands discours sur l’urgence climatique, son engagement à défendre l’Accord de Paris, sont loin d’avoir rendu la France exemplaire sur la scène internationale, les émissions de CO2 continuant d’augmenter chaque année. Les récentes mesures sur l’énergie ou les agrocarburants vont même à l’encontre des engagements pris lors de la COP21.
Sur le nucléaire, Nicolas Hulot a confirmé ce matin l’absurdité du soutien à une filière qui est une “folie techniquement et économiquement”. Il dénonce le soutien de Stéphane Travert et du gouvernement à un modèle agricole dépassé, polluant, et fortement émetteur de gaz à effet de serre.
Il a également dénoncé le poids des lobbys et les contradictions gouvernementales. Il confirme ainsi que la politique agricole, énergétique et climatique est sous l’emprise d’intérêts court-termiste alors que les enjeux imposent des décisions fortes portées par une vision de long terme.
Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France :
« Nous avons malheureusement perdu une année cruciale pour défendre les enjeux environnementaux. L’été a encore montré l’ampleur inédite des dérèglements climatiques. Nicolas Hulot fait finalement le choix courageux de quitter un gouvernement dont il ne veut plus être la caution écologique, condamné à l’impuissance et à justifier les contradictions d’un président qui refuse la transition énergétique et écologique ».
« Emmanuel Macron doit avant tout changer de vision, rehausser radicalement ses objectifs et cesser de céder aux intérêts corporatistes ou des multinationales. La protection de l’environnement est un préalable nécessaire à toutes les mesures sociales et économiques. Sans transformation en profondeur de nos sociétés dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’alimentation nous ne parviendrons pas à enrayer les changements climatiques ».