Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France :
Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, une chose est claire : peu importe la personne au poste de ministre de la transition écologique, le Président décide de la politique environnementale de la France. L’expérience et l’engagement de Barbara Pompili pour l’environnement ne font aucun doute, mais nous sommes malheureusement sceptiques sur l’influence réelle qu’elle pourra avoir face à un Président omniprésent et une majorité qui détricote systématiquement toute avancée significative en faveur du climat.
Après tous les jokers utilisés contre les propositions de la Convention citoyenne pour le Climat, il est à craindre qu’elle ne serve à son tour de joker écolo dans la partie de poker menteur du président.
Très concrètement : saura-t-elle s’opposer aux fausses solutions comme le nucléaire ou les agrocarburants dans le cadre du futur plan de relance?
Dès demain, alors que l’examen du projet de loi de finances rectificative doit reprendre dans l’hémicycle, l’entendra-t-on défendre des conditions écologiques fortes et réelles en échange des aides massives accordées aux industries polluantes, comme elle l’avait elle-même proposé en tant que députée ? [1] Ou continuera-elle de soutenir le greenwashing du groupe LREM [2] et les intérêts des secteurs industriels les plus polluants ?
Les signaux indiquant que le nouveau ‘chemin’ annoncé par Emmanuel Macron a toutes les caractéristiques d’une nouvelle impasse pour l’écologie sont nombreux.
Pour être crédible, Emmanuel Macron devra davantage remanier sa politique que son gouvernement.
[1] Amendement proposé dans le cadre de l’examen du 3ème budget rectificatif (PLFR3) et rejeté en Commission des finances le 25 juin dernier.
https://www.greenpeace.fr/espace-presse/plfr3-pas-de-cheques-en-blanc-aux-entreprises/
[2] Lire le décryptage de Greenpeace France sur le projet de loi de finances rectificative (PLFR3) actuellement débattu à l’Assemblée nationale.