Alors que la mobilisation du secteur agricole se poursuit depuis plusieurs jours sur tout le territoire français, Greenpeace affirme son soutien aux agriculteurs et agricultrices et rappelle que l’écologie et les normes environnementales visent à maintenir leur survie. Une réforme en profondeur de notre système agro-alimentaire est plus que jamais nécessaire et urgente.
“Nous comprenons la colère des agriculteurs, explique Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France, qui est la conséquence directe des politiques agricoles et commerciales menées depuis des décennies. L’ultra-libéralisme et le système agro-industriel qui en découle les précarisent et aggravent leur dépendance aux multinationales de l’agro-industrie. Les agriculteurs ne peuvent pas vivre dignement de leur travail et craignent de disparaître : nous partageons leur indignation. L’État doit favoriser l’emploi agricole et sa digne rémunération. Nous ne voulons pas d’une agriculture sans agriculteurs.”
Face à certains discours dénonçant les normes environnementales comme cause du mal-être paysan, Greenpeace tient à souligner que ces normes sont mises en place pour assurer la viabilité de notre système alimentaire et ainsi la survie des agriculteurs. Elles visent à protéger l’environnement et nos écosystèmes dont l’agriculture dépend pleinement, et à éviter l’industrialisation à outrance de nos systèmes de production, qui aboutirait à la disparition de nos agriculteurs. Nous déplorons la manipulation du débat qui éloigne les discussions des causes réelles du mal-être paysan.
“Les mesures environnementales permettent d’assurer la pérennité et la résilience de l’agriculture sur le long terme, poursuit Sandy Olivar Calvo. L’effondrement de la biodiversité ou encore l’appauvrissement considérable des sols la rendent très vulnérable face aux effets du changement climatique, dont les agriculteurs sont aujourd’hui les premières victimes. Le maintien en bon état des écosystèmes, et de notre environnement en général, est indispensable à la survie de notre agriculture et à la garantie d’un droit à une alimentation saine pour toutes et tous.”
Pour Greenpeace, le gouvernement doit entendre la contestation du monde agricole et prendre enfin ses responsabilités en protégeant les agriculteurs et l’environnement, en accompagnant la transition nécessaire de l’agriculture et en empêchant les industriels de l’agro-alimentaire de se faire des marges sur le dos des agriculteurs.
“Ce n’est ni en revoyant à la baisse les ambitions environnementales, ni en faisant la promotion du libre-échange et de l’hyper industrialisation des systèmes de production que l’on pourra sortir de la crise profonde et structurelle qui s’exprime aujourd’hui, conclut Sandy Olivar Calvo. Il est nécessaire de garantir des revenus décents aux agriculteurs qui nous nourrissent et de protéger les écosystèmes indispensables à leur survie.”