Récif de l’Amazone : Greenpeace et ANV-COP21 interrompent l’AG de Total
Une action d’une ampleur exceptionnelle, avec plus de 250 militant-e-s de Greenpeace et d’Action Non-Violente-COP21 (ANV COP21), venant d’une dizaine de pays, perturbe actuellement l’Assemblée Générale de Total qui se tient au Palais des Congrès, à Paris.
Les militants de Greenpeace et d’ANV-COP21 se sont invités au son d’une batucada parmi les actionnaires pour dénoncer l’entêtement de Total à vouloir forer dans l’embouchure de l’Amazone. Des grimpeurs ont réussi à déployer des banderoles à l’intérieur de la salle affichant notamment le message « Sauvons le Récif de l’Amazone » en plusieurs langues. Une autre banderole a quant à elle été déployée sur la façade.
Photos et vidéos disponibles à cette adresse : https://media.greenpeace.fr/?p=207
« Plus de deux millions de personnes, la communauté scientifique et l’administration brésilienne ont déjà manifesté leur opposition au projet de forage dans l’embouchure de l’Amazone. Malgré ces appels, Total refuse d’entendre raison et s’entête à vouloir forer près de ce récif unique, au risque de le détruire », explique François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France.
« Devant ses actionnaires, Total prétend être la major de l’énergie responsable. Mais qu’y a-t-il de responsable à aller forer à près de 2 000 mètres de profondeur, dans des conditions extrêmes, à proximité d’un réseau de récifs encore méconnu ? ».
« Ouvrir de nouvelles explorations pétrolières est un non-sens dans le contexte climatique actuel, alors qu’il faut réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les actions non-violentes citoyennes de ce type sont désormais indispensables pour dénoncer l’inaction des multinationales comme Total face à l’urgence climatique. Nous ne pouvons plus laisser se perpétuer en toute impunité de telles activités qui détruisent la vie sur Terre », ajoute Pauline Boyer, d’ANV-COP21.
Cette action s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale de protection du Récif de l’Amazone. Ce récif d’une biodiversité exceptionnelle situé au large de l’embouchure de l’Amazone, au nord du Brésil est menacé par les projets pétroliers de Total. En cas de fuite ou de marée noire, celles-ci menaceraient non seulement le récif mais également les côtes guyanaises et les mangroves où des dizaines de communautés dépendent des ressources fournies par cet environnement pour vivre.
Fin août 2017, le dossier de Total était rejeté par l’agence environnementale brésilienne, IBAMA. Loin de se décourager ou de se remettre en question, Total a proposé une nouvelle version fin janvier. Suite aux dernières découvertes de Greenpeace qui a prouvé la présence du récif dans un des blocs de Total, le procureur de l’Etat d’Amapa a officiellement demandé à l’agence environnementale brésilienne de rejeter définitivement le projet de Total.
Pas plus tard qu’avant-hier, IBAMA a, pour la quatrième fois, fortement questionné la qualité de l’étude d’impact environnemental de Total et accordé un nouveau délai pour clarifier certains éléments [1].
Cette action est également organisée en lien avec le mouvement mondial Break Free qui organise des actions de mobilisation massive afin de se libérer des énergies fossiles.
Cette année, le mouvement Break Free a démarré en Inde en protestant contre la pollution de l’air entrainée par les anciennes et nouvelles centrales à charbon. Break Free appelle aujourd’hui les compagnies pétrolières comme Total à abandonner leurs projets d’exploration nuisibles pour le climat et la biodiversité, comme c’est le cas dans le Récif de l’Amazone.