Paris, le 19 avril 2017 – Greenpeace France, le Réseau « Sortir du nucléaire », Notre affaire à tous, France Nature Environnement, l’Observatoire du nucléaire, le Crilan, la Criirad et Stop EPR déposent un recours administratif visant l’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville. En plus des anomalies découvertes sur la cuve et le couvercle de l’EPR, il est désormais établi qu’EDF et AREVA ont dissimulé des informations au public pendant des années sur leur incapacité technique et financière à mener ce chantier.
Le chantier de l’EPR de Flamanville n’aurait jamais dû débuter
Greenpeace et les associations déposent un recours devant le Premier ministre, puis elles saisiront le Conseil d’Etat pour demander l’abrogation du décret d’autorisation du chantier de Flamanville, qui date de 2007.
Les récentes révélations parues dans la presse sur l’affaire des anomalies dans l’industrie nucléaire viennent confirmer que ni EDF, ni AREVA n’ont les capacités techniques de réaliser ce chantier.
Depuis 2005, les deux industriels savaient que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. Pendant plus de dix ans, EDF et AREVA ont donc laissé fabriquer des pièces défectueuses pour les centrales nucléaires, dont l’EPR de Flamanville et l’ASN a laissé faire.
« Si en 2005-2006, ces informations avaient été publiques, le chantier de l’EPR de Flamanville n’aurait sans doute jamais vu le jour, explique Laura Monnier, chargée de campagne juridique pour Greenpeace France. EDF et AREVA, qui n’avaient pas les capacités techniques pour construire cet EPR, ont préféré déroger à leurs obligations et dissimulé pendant dix ans des informations au public pour pousser à tout prix la réalisation du chantier ».
L’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville est inéluctable
EDF et AREVA veulent faire croire depuis le début des années 2000 en une renaissance de la filière nucléaire avec des projets tels que l’EPR. Pourtant, ces projets ont mené AREVA à la faillite et EDF à un niveau de dette inacceptable.
Le chantier de l’EPR, loin d’être le « renouveau » de la filière nucléaire, est en fait le symbole de son naufrage : des délais sans cesse dépassés, des coûts qui explosent et une dégradation grave de la sûreté. En effet, depuis le lancement du chantier, les coûts de l’EPR de Flamanville ont déjà été multipliés par trois et les délais ont doublé. Et force est de constater qu’aucun des deux industriels n’a les capacités financières pour poursuivre les travaux.
« EDF et AREVA s’obstinent à prétendre que l’EPR pourra démarrer en 2018, mais ils ont demandé que l’autorisation du chantier dure jusqu’en 2020…En réalité, la date de fin des travaux est totalement hypothétique, en raison des retards accumulés et de la gravité des anomalies détectées sur la cuve, précise Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France. C’est pourquoi le chantier de Flamanville doit être stoppé dans les plus brefs délais ».