Retrait des États-Unis de l’accord de Paris : Trump tourne le dos à l’urgence climatique
Ce lundi 20 janvier 2025, peu après son investiture, Donald Trump a fait savoir par un communiqué de la Maison Blanche vouloir retirer les États-Unis de l’accord de Paris. Comme en 2017, le nouveau président étasunien fait le choix d’inscrire son pays à contresens des efforts internationaux engagés pour limiter la crise climatique et ses conséquences. Greenpeace France condamne fermement une décision qu’elle juge dangereuse et à rebours de l’histoire.
Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : “Alors que des incendies violents attribués à la crise climatique viennent de ravager le comté de Los Angeles, cette décision est un non-sens scientifique et diplomatique. C’est un choix politique dont nous subirons collectivement les conséquences, dans une lutte où chaque dixième de degré compte.
Toutefois, la politique climatique étasunienne ne se joue pas uniquement au niveau fédéral : de nombreux États et villes continueront de poursuivre leurs trajectoires de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. De la même façon, le monde n’attendra pas les États-Unis pour poursuivre son action face à la crise climatique. La communauté internationale a compris l’intérêt de réaliser une transition et une adaptation rapides, ne serait-ce que dans un intérêt économique.”
Les inquiétudes sont multiples face à cette annonce et aux promesses climatosceptiques de Donald Trump. Lors de sa campagne, comme depuis son élection, il a affiché sa volonté d’accélérer la production d’énergies fossiles aux États-Unis, menaçant gravement la perspective d’un maintien du réchauffement climatique sous la barre de 1,5°C.
Le nouveau président pourrait aussi désengager les États-Unis des protocoles internationaux de justice climatique. Cela remettrait en cause la contribution financière que doivent verser les États-Unis aux pays du Sud en faveur de leur transition énergétique, de leur adaptation et de l’indemnisation des pertes et dommages. Donald Trump exonérerait ainsi son pays de toute responsabilité climatique, alors que les États-Unis sont à l’origine de 20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales cumulées depuis 1850 (1).
L’histoire se répète donc avec Donald Trump. Mais elle pourrait aussi être marquée, à terme, par un nouveau retour des États-Unis dans l’accord de Paris. Depuis 10 ans, le traité a fait la preuve de sa résilience. Les objectifs qu’il a fixés resteront au cœur des négociations de la COP30, qui se tiendra en novembre prochain à Belém, au Brésil.
1) Citepa, “Emissions cumulées de CO2 1850-2021 : les Etats-Unis sont responsables d’un cinquième du total mondial (analyse Carbon Brief)” https://www.citepa.org/fr/2021_12_b04/