[Sondage] : la jeunesse française largement disposée à réduire ses voyages en avion pour protéger le climat
Greenpeace France et L’ObSoCo publient les résultats d’un Baromètre des pratiques de voyage des jeunes Françaises et Français qui vise à analyser les pratiques touristiques des jeunes au regard des enjeux environnementaux et notamment leur rapport à l’avion.
Selon ce baromètre [1], une majorité des jeunes souhaite continuer à voyager mais est prête à le faire différemment : voyager moins souvent en avion, rester plus longtemps sur place, remplacer l’avion par le train lorsque celui-ci est accessible, s’ouvrir à d’autres pratiques de voyage…
Si l’avion reste un moyen de transport apprécié car il permet de s’évader vers des destinations lointaines, cette étude met en lumière une large adhésion à la nécessité de réduire les vols de loisirs, dans un contexte d’urgence climatique.
📗 Un résumé de l’étude est consultable ici
📗 Les résultats complets du Baromètre des pratiques de voyage des jeunes sont disponibles ici
Principaux résultats du baromètre
- Une jeunesse préoccupée par le dérèglement climatique et prête à changer son mode de vie :
80% des jeunes interrogés pensent que la situation est très préoccupante ou dramatique et qu’il est urgent d’agir pour le climat, et 76% reconnaissent la nécessité d’opérer des changements importants ou radicaux dans nos modes de vie. A cet égard, 52% déclarent avoir déjà intégré l’environnement dans leurs comportements de consommation.
- Une disposition à moins prendre l’avion par souci environnemental…
Les jeunes sont prêts à limiter leurs vols de loisirs et 70% considèrent que le développement du réseau ferroviaire leur permettrait de diminuer leur recours à l’avion. Le train est en effet de loin la première alternative à l’avion envisagée (à 60%), devant la voiture (36%). 81% sont prêts à agir sur leurs pratiques touristiques pour des raisons environnementales. L’idée de partir moins souvent, quitte à rester plus longtemps sur place, est plébiscitée par 3 jeunes sur 4. 74% des jeunes soutiennent l’idée que les vols de loisirs doivent rester exceptionnels, soit pas tous les ans. Et même chez les jeunes qui prennent régulièrement l’avion, cette idée est majoritaire : 56% chez les personnes qui le prennent 2 à 3 fois par an et 71% chez celles qui le prennent tous les ans. Il en ressort qu’une majorité de jeunes Français·es est prête à réduire ses voyages en avion.
- … mais une pollution des voyages en avion largement sous-estimée
Alors que la réduction des déplacements en avion a un impact climatique bien plus puissant que la réduction et le tri des déchets, seuls 24% des jeunes identifient les vacances en avion comme particulièrement néfastes pour le climat, contre 40% pour les emballages et déchets. Même si la plupart des jeunes ont conscience qu’un trajet en avion est polluant, près de 80% ne réalisent pas à quel point un seul trajet a une empreinte carbone considérable. Près de la moitié ignore également que les émissions de gaz à effet de serre sont proportionnelles à la distance parcourue.
La jeunesse soucieuse des prix et prête à voyager moins loin
- Le coût du trajet est un critère décisif dans le choix des destinations de vacances
Pour 38% des jeunes interrogés, le coût du trajet est un élément déterminant pour choisir leur destination de vacances. C’est le deuxième critère le plus cité après le cadre naturel (44%). Au vu de l’importance du critère de coût révélé dans cette étude, les avantages fiscaux offerts au secteur aérien, qui pénalisent des modes de transport moins polluants comme le train, apparaissent d’autant plus antinomiques avec la lutte contre le changement climatique. Parmi les solutions évoquées, celle d’offrir un billet de train à chaque jeune de 20 ans pour pouvoir voyager gratuitement en Europe est plébiscitée à 78%.
- Les jeunes n’ont pas besoin d’avion pour ressentir du dépaysement
Sept jeunes sur 10 estiment qu’il n’est pas nécessaire de prendre l’avion pour être dépaysé et 88% qu’il est possible de passer de bonnes vacances sans prendre l’avion. Ces constats se retrouvent également en resserrant la focale uniquement sur les jeunes qui prennent l’avion : 63% pour le premier item et 86% pour le deuxième. Si 89% pensent que la France et ses pays frontaliers regorgent d’endroits magnifiques à découvrir, pour 53%, la France et les pays limitrophes sont même le lieu de vacances idéal et 59% pourraient voyager moins loin pour leurs loisirs afin de limiter l’impact de leurs voyages sur l’environnement.
Selon Alexis Chailloux, responsable engagement citoyen chez Greenpeace France :
“Cette étude montre une adhésion de principe des jeunes à la nécessité de réduire la fréquence des vols de loisirs. C’est une excellente nouvelle, qui confirme que le changement de norme sociale est déjà enclenché sur cette tranche d’âge. Il est indispensable de repenser notre rapport au voyage pour continuer à découvrir le monde sans exploser notre budget carbone. Il manque désormais une volonté politique pour prendre les mesures qui s’imposent pour réguler le transport aérien et rendre les alternatives moins émettrices, comme le train, plus accessibles et plus attractives. »
Notes aux rédactions
[1] Les données présentées dans ce sondage sont issues d’une enquête réalisée en ligne par L’ObSoCo du 17 au 29 décembre 2021 auprès d’un échantillon de 1200 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 34 ans.
La représentativité a été établie suivant la méthode des quotas selon les critères d’âge, de sexe, de région et de la taille de l’agglomération de résidence, et la catégorie socioprofessionnelle. Cette enquête s’est concentrée sur les vols de loisirs, excluant les vols pour raisons professionnelles ou familiales.
L’Observatoire Société & Consommation (L’ObSoCo) est une société d’études et de conseil en stratégie née de la conviction que nous sommes en train de vivre une période de transformation profonde de la société, de l’économie et du commerce. Aspiration des individus à vivre et consommer autrement, fragmentation croissante de l’espace public et des marchés, défiance généralisée à l’égard des entreprises et des institutions, défi de la contrainte écologique, disruptions technologiques, tensions durables sur le pouvoir d’achat des ménages… Le modèle de développement contemporain est en mutation.