Ce matin, une soixantaine de militants et militantes de Greenpeace France, Action non-violente – COP21 et des Amis de la Terre France se sont mobilisé·es devant et à l’intérieur du siège du Parlement européen à la veille du vote sur l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie européenne, prévu mercredi 6 juillet en session plénière à Strasbourg.
Entre 8h et 11h, ils et elles ont multiplié les interpellations à l’adresse des parlementaires européens pour leur demander de mettre un véto à la décision prise par la Commission européenne afin de ne pas dévoyer un outil pensé pour être au service de la finance durable.
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Ces actions non-violentes en cascade ont eu lieu à plusieurs endroits stratégiques du bâtiment, notamment au niveau des accès, et à l’intérieur à proximité de l’hémicycle, et ce malgré une décision scandaleuse de la Préfète du Bas Rhin d’interdire toute manifestation et d’instaurer la fouille des bagages dans un périmètre autour du Parlement.
Ces mobilisations ont pour objectif d’alerter les parlementaires sur les enjeux de ce vote, qui se tiendra demain.
A l’extérieur côté Louise Weiss, les militant·es ont formé un comité d’accueil pour accueillir les élu·es avec le message “Solidarité avec l’Ukraine”, décliné en plusieurs langues : français, anglais, allemand, espagnol, ukrainien et italien.
Devant l’entrée “Winston Churchill”, une banderole a été déployée avec le message suivant : “No Gas, No Nuclear #EUtaxonomy” tandis qu’une banderole géante, indiquant “Don’t fuel chaos”, était étendue sur le sol de l’agora. Les mêmes messages étaient également présents au cœur du Parlement afin qu’aucun·e député·e ne puisse ignorer la parole de la société civile.
Pour Greenpeace France, Action non-violente – COP21 et les Amis de la Terre France, l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie verte fait peser de graves risques pour notre avenir : le gaz fossile fait partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, et, en plus de sa dangerosité, la lenteur de déploiement du nucléaire ne répond en rien à l’urgence climatique.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, elles rappellent que l’acte délégué de la Commission pourrait rapporter des milliards d’euros aux industries gazière et nucléaire russes, et renforcer toujours plus la dépendance énergétique de l’Union européenne vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine.
Elles demandent donc aux député·es de suivre demain en plénière l’avis du vote du 14 juin en Commission ECON et ENVI en se prononçant majoritairement contre l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire.
« L’Union européenne affirme vouloir développer massivement les énergies renouvelables et devenir indépendante de l’énergie russe. En rejetant l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, les député·es européen·nes peuvent faire les deux », analyse Pauline Boyer, chargée de campagne transition énergétique pour Greenpeace France.
« En mettant tout en œuvre pour inclure le gaz dans la taxonomie verte, la Commission sous forte influence des lobbies tente de nous faire croire que cette énergie fossile notoire n’aggrave pas la crise climatique. C’est un mensonge éhonté. Non seulement l’Union européenne doit accélérer sa sortie du gaz fossile pour respecter ses objectifs climatiques, mais c’est la seule solution si elle souhaite sérieusement cesser d’alimenter la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine », poursuit Lorette Philippot, chargée de campagne finance et énergies fossiles aux Amis de la Terre.
« Les lobbys tentent depuis des mois d’affaiblir la taxonomie européenne et Emmanuel Macron est partie prenante de cette tentative. Cet hiver, il était encore fer de lance de l’alliance des pays pro-nucléaire et pro-gaz. Il est temps de sortir des grands discours de paix pour passer aux actes; pour le peuple Ukrainien et pour le climat », conclue Zoé Mary, porte-parole d’Action non-violente COP21.
Cette coalition française rassemblant Greenpeace France, Action non-violente-COP21 et les Amis de la Terre France s’était déjà mobilisée sur la taxonomie verte en décembre devant le Ministère des affaires étrangères et en janvier devant le Parlement européen pour enjoindre la Commission européenne de ne pas céder à la pression d’États comme la France qui ont tout fait pour défendre les intérêts des industries du fossile et du nucléaire en Europe.
Les ONG françaises rejoignent aujourd’hui une mobilisation internationale rassemblant de nombreuses organisations issues de 12 pays différents, y compris des associations ukrainiennes, et présentes à Strasbourg entre le 3 et le 6 juillet pour dénoncer le même acte délégué.