Syngenta voulait tester son riz OGM sur des enfants chinois…
Paris, le 9 septembre 2008. Fin juin 2008, Greenpeace a découvert que l’institut national américain de la santé (NIH) avait approuvé des tests menés par l’université américaine de Tufts visant à étudier l’impact d’un riz OGM de la firme Sygenta sur… 24 enfants chinois de 6 à 8 ans pendant l’été 2008.
Ce riz, baptisé « riz doré » à cause de sa couleur jaune, est un riz génétiquement modifié pour augmenter sa teneur en béta carotène, précurseur de la vitamine A, dont la carence chez de nombreux habitants des pays pauvres est responsable de cécité chez des millions de personnes. Mais l’importation ou la consommation de ce riz ne sont autorisées dans aucun pays du monde. Si, selon ses promoteurs, il permettrait d’augmenter les apports en vitamine A, son innocuité, comme celle de nombreux OGM, n’est absolument pas démontrée. Il est sur le fond inadmissible que des enfants servent de cobayes à l’industrie biotechnologique.
Le bureau de Greenpeace en Chine a par conséquent immédiatement alerté les ministères de l’agriculture et de la santé chinois. Fin juillet, Greenpeace a reçu la confirmation que ce riz génétiquement modifié n’avait pas été importé et que les tests avaient été annulés. Au même moment, l’information concernant l’essai avait disparu du site web de la NIH. Greenpeace se félicite que le gouvernement chinois ait arrêté cette expérience hasardeuse et moralement condamnable.
Le riz doré OGM n’est pas la solution pour régler les carences en vitamine A et la malnutrition. Dans de nombreux pays, des solutions et programmes efficaces existent déjà pour s’attaquer à ce problème. Ce sont plus les moyens financiers et la volonté politique qui manquent pour généraliser leur mise en œuvre.
Derrière sa justification « humanitaire », ce riz doré avait tout l’air d’un pied-de-biche utilisé par une multinationale de l’agrochimie pour forcer les portes de l’immense marché du riz asiatique. La vigilance de tous s’impose.