Deux commissions clés du Parlement européen ont rejeté le projet controversé de la Commission européenne visant à donner au gaz fossile et à l’énergie nucléaire un label de durabilité dans le cadre de la taxonomie européenne, qui définit les lignes directrices de l’UE en matière d’investissement vert.
Ce vote, en amont du vote en plénière qui aura lieu lors de la plénière de juillet à Strasbourg, envoie un signal fort à la commission européenne avec le refus clair d’alimenter la machine de guerre de Vladimir Poutine.
76 député⸱es, membres des commissions des affaires économiques et de l’environnement ont voté contre le greenwashing du gaz fossile et du nucléaire, avec 62 voix pour et 4 abstentions.
Le vote de la commission mixte intervient alors qu’une large mobilisation de la société civile a eu lieu au sein de l’Union européenne ces derniers jours, notamment en Ukraine ou au sein du mouvement climat dénonçant l’inclusion du gaz et du nucléaire comme un “cadeau” à Poutine, qui lui rapporterait des milliards pouvant alimenter le financement de l’invasion de l’Ukraine.
« Ce vote est une victoire pour notre avenir et pour le peuple ukrainien qui subit la guerre depuis plus de 100 jours. Après le bannissement des lobbies russes de l’enceinte du Parlement européen suite à la publication du dernier rapport de Greenpeace France, il signe une nouvelle défaite pour les lobbyistes des industries gazières et nucléaires, mais aussi pour Emmanuel Macron qui a été l’un des fers de lance du lobbying en faveur de l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, au mépris de l’urgence climatique et de la transition énergétique.
En refusant d’alimenter la machine de guerre de Vladimir Poutine, les député·s européen·nes ont accompli leur mission de défenseurs de l’intérêt général. Tous les regards seront désormais tournés vers le vote en plénière de juillet où nous attendons du Parlement européen le même sens des responsabilités pour le climat et la paix” prévient Pauline Boyer, chargée de campagne énergie pour Greenpeace France.
Manifestation de militant⸱es de Greenpeace devant le Parlement européen juste avant le vote représentant le président russe Vladimir Poutine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, les dirigeants de Gazprom et Rosatom, et les lobbyistes des industries gazière et nucléaire.
Fin mai, Greenpeace France a publié une enquête détaillée exposant combien l’acte délégué de la Commission européenne pourrait rapporter aux entreprises russes liées au régime de Vladimir Poutine, et comment elles ont utilisé des cabinets de conseil et des lobbyistes pour influencer la décision d’inclure le gaz fossile et le nucléaire à la taxonomie de l’UE.
Prochaine étape :
La motion des commissions conjointes visant à rejeter le projet de la Commission européenne de « verdir » le gaz et le nucléaire sera votée par le Parlement européen en session plénière entre le 4 et le 7 juillet. La date et l’heure exactes du vote n’ont pas été confirmées.
Greenpeace sera sur le terrain à Strasbourg lors du vote en session plénière de juillet, rejoignant une large mobilisation d’activistes climatiques et de militant·es environnementaux de toute l’Europe et au-delà contre le greenwashing du gaz fossile et de l’énergie nucléaire, pour sauver un outil qui doit rester au service de la transition énergétique et de la construction d’un monde en paix : la taxonomie européenne.