Mer Méditerranée, le 4 juin 2010 – Vers 14h, des militants de Greenpeace se sont interposés de façon non-violente dans des opérations de pêche au thon rouge pour libérer les poissons capturés par un thonier senneur français, le Jean Marie Christian 6, un navire de l’armement sétois de Jean-Marie Avallone.
Sept thoniers senneurs ont alors uni leurs forces pour attaquer avec une extrême violence les militants de Greenpeace. Les pêcheurs, dans leurs navires de trente mètres, ont foncé sur les zodiacs de l’association et les ont abordés avec des couteaux attachés au bout de lances. Les pêcheurs ont tiré à l’aide de fusées de signalisation sur les militants et sur l’hélicoptère de Greenpeace qui survolait la scène pour prendre des images et pouvoir témoigner. Un des militants a été harponné et traîné sur plusieurs mètres. Très gravement blessé, il a réussi à se libérer en arrachant le harpon de sa jambe juste avant d’être tiré dans l’eau. Il a été évacué en hélicoptère vers un hôpital de Malte.
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« Ces thoniers ne connaissent que la brutalité : nos militants venaient avec de simples sacs de sable pour abaisser les filets et libérer les poissons. Les pêcheurs les ont agressés avec des couteaux, des harpons, des fusées de signalisation, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Greenpeace va immédiatement saisir la justice française et les autorités européennes pour que la lumière soit faite et que les responsables de cette agression sauvage soient sanctionnés. Le gouvernement français doit immédiatement rappeler ces pêcheurs et mettre fin à toute opération de pêche. »
Parmi les bateaux industriels de pêche présents se trouvaient les trois navires de Jean-Marie Avallone et deux de l’armement Giordano. Un bâtiment de l’armée française est arrivé sur les lieux après l’agression.
Il y a urgence : -80 % de thons en vingt ans
Au cours des vingt dernières années, le nombre de thons rouges adultes a chuté de 80 %. Les poissons que l’on observe sont désormais essentiellement de jeunes thons, qui ne peuvent pas participer à la reconstitution des stocks. Si on n’arrête pas cette pêche aujourd’hui, l’espèce pourrait ne plus être en mesure de se reproduire et de tenir sa place dans l’écosystème dès 2012.
La saison de pêche 2010 est ouverte depuis le 15 mai, mais c’est la première opération de pêche qu’a pu pour l’instant repérer Greenpeace, présente en mer depuis trois semaines avec deux bateaux, le Rainbow Warrior et l’Arctic Sunrise.
« Greenpeace est intervenue aujourd’hui, comme toujours, de façon non-violente, parce que l’Iccat, la Cites, l’Union européenne et la France ont failli à leur mission et restent sourdes aux recommandations des scientifiques, explique François Chartier, de la campagne Océans. Si nous voulons sauver le thon rouge, il faut immédiatement stopper des pratiques de pêche irresponsables et destructrices. »
La solution : moratoire sur la pêche et réserves marines
La France doit se calquer sur la position de l’Italie, qui a imposé un moratoire à ses thoniers senneurs et les indemnisera pour qu’ils restent à quai. Greenpeace demande un moratoire immédiat sur la pêche au thon rouge et la création de réserves marines, notamment sur la zone des Baléares où cette espèce se reproduit. Ainsi, le stock pourra se reconstituer et l’espèce pourra survivre.