Bien que le projet suscite une opposition très forte de la part des anciens élèves, des élèves, du sénat des professeurs et de la société civile, le conseil d’administration de Polytechnique a validé ce jeudi 25 juin le projet de création d’un centre de recherche de Total sur le campus de l’école. Les administrateurs ont également mis de côté les risques juridiques de ce projet, entaché entre autres de potentiels conflits d’intérêt puisque Patrick Pouyanné, le directeur général de Total, siège au conseil d’administration.
‘Les administrateurs ont cédé à la pression de Total et de la direction de Polytechnique. Ils n’ont pas su prendre leurs responsabilités pour préserver l’intérêt général et l’intérêt des élèves et de l’école, réagit Edina Ifticène, chargée de campagne Pétrole chez Greenpeace France. Cette installation sur le campus va créer une proximité dangereuse entre les élèves, dont beaucoup se destinent à rejoindre de hauts postes de décision, et la première entreprise pétrolière française. Total va pouvoir biberonner en toute liberté les futurs cadres de la nation à ses éléments de langage, ses argumentaires scientifiques biaisés et son greenwashing afin d’assurer la continuité de son activité, destructrice pour le climat. La mobilisation ne s’arrêtera pas là’.
Pour justifier cette installation, Total et la direction de Polytechnique prétendent que ce projet servira à “accélérer la recherche pour décarboner l’énergie et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050” de l’entreprise. Greenpeace France rappelle que Total reste le plus gros pollueur du CAC40, dont les émissions de CO2 sont équivalentes à celle de la France. Dans une note intitulée, Total : une ambition climaticide, Greenpeace France rappelle également les fausses annonces climat de Total, qui reste pour l’heure du pur greenwashing. La direction de Polytechnique aurait pu trouver plus crédible comme partenaire pour avancer sur la transition.