Pour Greenpeace, l’ONU doit de toute urgence organiser une nouvelle session extraordinaire de négociations avant la fin de l’année
Les pourparlers à l’ONU n’ont pas permis de parvenir à un accord sur un traité qui puisse transformer 30 % des océans en aires marines protégées d’ici à 2030, malgré des progrès significatifs réalisés au cours des dernières 48 heures.
Hier soir à New York, les négociations ont été suspendues, ce qui signifie la nécessité d’un nouveau volet de négociations.
Alors que des progrès ont été réalisés, notamment sur les aires marines protégées, les membres auto-proclamés de la “High Ambition Coalition” et des pays comme les États-Unis ont avancé trop lentement pour trouver des compromis, malgré leurs engagements.
Les pays de la “High Ambition Coalition” se sont tournés trop tard vers des compromis sur des questions-clés comme les finances, compromettant ainsi tous les autres progrès réalisés lors de cette série de pourparlers. En effet, le principal point de blocage a été le volet des contributions financières des potentielles ressources de la haute mer, les pays développé bloquant sur un mécanisme de partage avec les pays du sud, montrant l’égoïsme des pays riches
En conséquence, à moins que les ministres ne convoquent une réunion d’urgence en 2022 pour conclure les négociations, les pays de la High Ambition Coalition, et d’autres comme les États-Unis, ne tiendront pas leur engagement de finaliser un traité cette année.
“La haute mer est aujourd’hui une zone de non-droit qui attire les convoitises de toutes sortes. Un retard supplémentaire signifie la destruction des océans, et met en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de milliards de personnes dans le monde”, rappelle François Chartier, chargé de campagne océans pour Greenpeace France.
Le temps presse. Un traité mondial sur les océans doit être adopté sans délai cette année pour créer des aires marines protégées capables de protéger 30% des océans du monde d’ici à 2030, comme l’exige la communauté scientifique.
“Cela signifie que 11 millions de kilomètres carrés d’océan doivent être protégés chaque année d’ici à 2030, un défi indispensable”, ajoute François Chartier.
Certains groupes, comme les îles du Pacifique et le groupe des Caraïbes, ont fait tout leur possible pour que le traité franchisse la ligne d’arrivée, mais les pays du Nord n’ont commencé à se mobiliser en faveur de compromis que dans les derniers jours des négociations, après que le risque d’un échec des négociations a été rendu public.
La Russie a également été un obstacle majeur aux négociations, refusant de s’engager dans le processus du traité lui-même ou tentant de faire des compromis avec l’Union européenne et de nombreux autres États sur un large éventail de questions.
La haute mer représente 64% de la surface des océans et près de la moitié de la surface du globe, mais elle ne dispose aujourd’hui d’aucune protection spécifique. Un traité permettant de créer des espaces protégés dans ces zones, dans lesquelles il n’y a actuellement aucun moyen d’encadrer les activités humaines de manière globale, est donc indispensable.
Les écosystèmes marins de haute mer sont la pompe biologique des océans : ils captent le dioxyde de carbone en surface et le stockent dans les profondeurs. Sans ce service essentiel, notre atmosphère contiendrait 50 % de CO2 en plus, et la hausse des températures rendrait le monde inhabitable.
Dès septembre 2019, le GIEC confirmait dans un rapport la nécessité absolue d’agir pour la protection des océans et pour répondre à l’urgence climatique
En tant que 2ème espace maritime mondial, la France a une responsabilité toute particulière dans la réussite de ces négociations.