La dernière session des négociations sur la haute mer commence lundi 7 mars 2022 aux Nations unies, à New York, dans un contexte international particulièrement difficile. Déjà retardée de deux ans pour cause de pandémie, elle doit aboutir à un accord entre les Etats sur un traité de protection de la haute mer. Pour Greenpeace France, qui suivra les échanges à distance, ce texte doit impérativement permettre de créer des aires marines protégées en haute mer, sans quoi il sera vain.
Alors que la haute mer représente 64% de la surface des océans et près de la moitié de la surface du globe, elle ne dispose aujourd’hui d’aucune protection spécifique. Un traité permettant de créer des espaces protégés dans ces zones, dans lesquelles il n’y a actuellement aucun moyen d’encadrer les activités humaines de manière globale, est donc indispensable. Il a par ailleurs fait largement consensus parmi les Etats présents au One Ocean Summit de Brest, organisé par Emmanuel Macron en février.
Après les déclarations des uns et des autres, il est grand temps de concrétiser les engagements. Pour Greenpeace, deux priorités :
- adopter des mesures concrètes sur les mécanismes de conservation et de gouvernance, qui permettront une réelle protection des océans ;
- et définir des niveaux de protection les plus hauts possibles afin de protéger ces zones de toute activité industrielle telles que la pêche ou l’extraction minière en eaux profondes.
Ces deux points sont indispensables à l’atteinte de l’objectif de protection de 30% des océans d’ici 2030, qui sera discuté lors de la COP15 Biodiversité prévue le 25 avril à Kunming, en Chine.
« Ce traité ne sera utile que si les moyens de protection et de mise en œuvre sont ambitieux. Les activités humaines doivent être exclues des zones de protection, des moyens financiers doivent être débloqués, un fonctionnement doit être défini… Lors de ce dernier tour de négociations, les objectifs et l’ambition en termes de conservation ne devront pas être sacrifiés en faveur du développement des industries en mer. Le consensus international ne peut pas se faire au détriment de la protection des océans », explique François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France.
En tant que 2ème espace maritime mondial et présidente actuelle du Conseil de l’Union européenne, la France a une responsabilité toute particulière dans la réussite de ces négociations.