Troisième budget rectificatif (PLFR 3) : réaction de Greenpeace France
Mercredi 10 juin, en conseil des ministres, le gouvernement doit adopter un nouveau budget de soutien à l’économie dans le cadre du 3ème projet de loi de finances rectificative en réponse à la crise du COVID-19.
Après les 300 milliards de prêts garantis aux entreprises et les 20 milliards de recapitalisation des grandes entreprises prévus dans le second PLFR, 40 milliards d’euros supplémentaires seront injectés pour les secteurs dits “stratégiques” dans ce troisième PLFR, dont 8 milliards pour l’automobile [1] et 15 milliards pour la filière aéronautique [2].
Greenpeace France déplore un nouveau chèque en blanc à des entreprises dont les activités sont néfastes pour le climat, ces aides n’étant conditionnées à aucune mesure exigeante pour les contraindre à changer de modèle.
Clément Sénéchal, porte-parole politiques climatiques pour Greenpeace France, réagit :
« On continue à faire pleuvoir de l’argent public en mettant sur la table des plans de relance massifs en faveur d’industries climaticides, comme l’automobile et l’aérien, sans rien exiger de concret en retour pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de ces secteurs et aligner notre économie avec les objectifs de l’Accord de Paris. Ce troisième PLFR, qui trace le chemin du monde d’après et sa trajectoire climatique, devrait corriger le tir du précédent en fixant des objectifs contraignants de réduction d’émissions pour les grandes entreprises, assortis de sanctions dissuasives en cas de non-respect, comme l’interdiction de verser des dividendes dès l’an prochain.
C’est la seule manière de jeter enfin les bases d’une économie décarbonée, alors que les émissions repartent déjà de plus belle avec la fin du confinement. Nous comptons sur les parlementaires pour faire porter leur voix plus loin que celle des lobbies lors de la discussion à l’Assemblée nationale, et rendre ce texte compatible avec l’urgence climatique. C’est peut-être la dernière occasion pour la majorité de faire preuve d’un peu de cohérence sur l’enjeu central qu’est devenue l’écologie pour les Français·es ».
[2] Réaction de Greenpeace France au plan de soutien à l’aéronautique annoncé le 9 juin 2020