Un mois à bord d’un bateau de Greenpeace pour témoigner de l’ampleur de la pêche industrielle dans l’aire marine protégée des Bancs des Flandres

Océans

L’année 2025 est placée sous le signe de la mer : la France héberge fin mars le sommet SOS Océans à Paris, ainsi que la Conférence des Nations unies pour l’océan en juin prochain à Nice. Dans ce contexte, Greenpeace France a organisé une expédition du 19 novembre au 13 décembre 2024 dans l’aire marine protégée des Bancs des Flandres, au large de Dunkerque (Nord). Son but : témoigner de la pêche intensive qui, malgré les beaux discours du gouvernement, continue de sévir dans les aires marines protégées françaises.

Pour François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace France : « En 2025, la France doit prendre de vraies mesures pour réellement protéger les aires marines protégées françaises. Elle ne peut pas d’un côté se montrer exemplaire sur la scène internationale et, de l’autre, oser appeler ses propres aires marines des espaces protégés alors qu’elle les laisse être pillées en toute légalité par les chalutiers destructeurs, comme l’a montré notre dernière expédition ».

La France a une position ambitieuse sur la protection de l’océan dans le concert des nations, comme lorsqu’elle défend un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, ou plus récemment lorsqu’elle a ratifié le traité sur la haute mer.

Mais à l’échelle nationale, les aires marines protégées n’ont de protégées que le nom : les techniques dévastatrices de pêche industrielle comme le chalutage de fond et la senne danoise y sont autorisées.

Or, dans quatre mois, à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’Océan qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin 2025, le président Emmanuel Macron peut annoncer la fin de cette ambivalence française et entériner une véritable protection des aires marines dites protégées.

 

Afin d’avoir une position cohérente et exemplaire lors de cette conférence, Greenpeace appelle l’État français à :

  • Interdire le chalutage de fond et la senne danoise au sein de toutes les aires marines protégées qui existent actuellement.
  • Réserver la bande littorale de trois milles nautiques, soit environ 5,5 kilomètres autour des côtes, à la pêche artisanale, et réserver la bande côtière des 12 milles nautiques, soit 22,2 kilomètres, aux navires de moins de 25 mètres, ce qui exclut les super chalutiers.
  • Bannir la pêche et toute activité d’extraction dans au moins 10 % du domaine maritime français selon les critères internationaux de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
  • Répartir cette protection de manière juste et équilibrée : chaque façade maritime et chaque bassin pour les territoires d’outre-mer doit disposer d’au moins 10 % d’aires marines qui soient strictement protégées.

Sur ces derniers points, Greenpeace rendra public début avril un rapport en association avec des chercheurs du CNRS pour proposer une méthodologie qui permette de déployer une forte protection dans les aires marines protégées et au-delà.