Urgence OGM : du maïs MONSANTO 810 planté en France
Saubens, le 2 mai 2014 – Greenpeace est en action ce matin dans un champ situé à une quinzaine de kilomètres de Toulouse, dans la commune de Saubens (Haute-Garonne). L’association dénonce une culture OGM de maïs, pratiquée à dessein malgré l’arrêté d’interdiction pris par le gouvernement il y’a un peu plus d’un mois.
Les militants de Greenpeace sont présents sur place pour dénoncer cette culture, en marquant le périmètre du champ concerné (11 hectares) et en effectuant des tests sur la culture pour démontrer qu’elle est bien OGM.« Greenpeace, les Faucheurs Volontaires et la Confédération Paysanne ont alerté le Ministère de l’Agriculture il y a une dizaine de jours sur cette culture OGM, en demandant sa destruction conformément à l’arrêté en vigueur. Nous sommes sans réaction de leur part pour l’instant, explique Anaïs Fourest, chargée de campagne Agriculture pour Greenpeace. Cet acte de plantation est prémédité. Il s’agit pour les lobbies pro-OGM d’imposer leur culture dans un pays qui n’en veut pas. »
Greenpeace demande au gouvernement la neutralisation de ce champ OGM, ainsi qu’une enquête approfondie sur les autres cultures potentiellement existantes sur le territoire.
Un acte de plantation prémédité
Ce maïs OGM a été planté devant huissier par un agriculteur très lié aux industries des OGM juste avant que le gouvernement ne prenne un arrêté d’interdiction de culture. Pourquoi ? Pour avoir un prétexte pour attaquer sur le plan légal, les mesures de protection mises en place en urgence par le gouvernement français. L’agriculteur en question et l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs, branche de la FNSEA) sont à l’origine du dépôt de deux recours contre l’arrêté d’interdiction de culture du MON810. Cet agriculteur est également membre fondateur de l’Association Française des Biotechnologies Végétales, lobby pro-OGM.
Au moins un autre cas, la solution entre les mains du gouvernement
Dans le recours des pro-OGM déposé devant le conseil d’état, nous avons l’information officielle qu’au moins un autre champ OGM a été délibérément planté dans la même optique, dans le Tarn-et-Garonne. Mais pour deux champs dévoilés, combien y en a-t-il de cachés ? Les mesures urgentes, pour éviter la contamination, qui sera inévitable d’ici quelques mois, ne résoudront pas en profondeur le problème des OGM. Le gouvernement qui va à nouveau se pencher sur la loi d’interdiction du maïs OGM en France le 5 mai, doit avoir conscience que pour venir à bout de ce problème, il faut renforcer les mesures d’évaluations de ces OGM au niveau européen.
Ségolène Royal a déclaré lors de sa conférence de presse du vendredi 26 avril dernier : « Je proposerai donc […] des améliorations au projet de directive pour offrir aux Etats membres toute la sécurité juridique nécessaire pour l’interdiction des OGM sur les territoires et pour renforcer leur évaluation environnementale ».
« Pour nos dirigeants il est temps de passer des paroles aux actes. » conclut Anaïs Fourest.