Greenpeace France sort aujourd’hui le deuxième épisode d’une série documentaire décryptant la stratégie d’influence et de soft power de la major pétrolière et gazière Total. Après un premier épisode consacré au réseau d’influence du géant pétrolier, cette partie intitulée “Grandes écoles, l’antichambre de Total”, revient sur l’infiltration du groupe dans les écoles, de la primaire à l’éducation supérieure.
“Pour continuer à prospérer grâce au pétrole et au gaz, Total a besoin non seulement de verdir son image mais surtout de continuer à asseoir son acceptabilité sociale. C’est ce qui lui permet de garder son pouvoir face à l’évolution des mentalités, déclare Edina Ifticène, chargée de campagne Pétrole chez Greenpeace France. Il lui faut donc étendre son emprise au maximum, en faisant peser son influence sur tous les niveaux de la société et par tous les moyens, les grandes écoles étant l’une des priorités du groupe”.
Visionner l’épisode 2 de ‘L’emprise Total’
Le pétrole séduit de moins en moins les étudiant·es et futur·es cadres [1], ce qui est très préjudiciable pour Total. Concrètement, il devient de plus en plus difficile pour la multinationale de recruter et surtout de fidéliser des salarié·es de plus en plus soucieux du climat et de l’état de la planète.
Dans cet épisode, Greenpeace France revient sur la nécessité pour Total de maintenir son attractivité auprès des cerveaux les plus brillants et les futur·es cadres de la nation, quitte à s’imposer alors même que les élèves dénoncent cette intrusion. Ainsi, dès leur plus jeune âge, les enfants peuvent être amenés à croiser Total à l’école, à travers des programmes de promotion de l’énergie solaire.
Mais c’est surtout au sein des grandes écoles que Total met toute son énergie, via des programmes de soutien, comme à Sciences Po, ou l’implantation de sa direction Recherche et développement à Polytechnique… L’entreprise est également présente dans les salons étudiants, finance des programmes de bourses, parraine des promotions, sans lésiner sur les moyens.
“Cette stratégie d’intrusion plus ou moins agressive au sein des grandes écoles est extrêmement problématique pour l’indépendance des apprentissages et de l’éducation, continue Edina Ifticène. De plus, la présence d’une entreprise pétrolière dans des établissements destinés à former les futurs cadres et décideurs pose question quant à la capacité des élèves qui sortiront de ces écoles à agir face au défi du changement climatique. »
Le troisième épisode de la série “L’Emprise Total” sortira le 5 mai prochain et sera consacré à l’influence de Total au sein des institutions culturelles françaises.