Aujourd’hui, le Parlement européen a approuvé le projet de PAC issu de l’accord intervenu plus tôt cette semaine entre les trois plus grands groupes du Parlement, sans aucune amélioration de la protection de l’environnement ou du climat.
“Si ce texte en reste là, nous devrons attendre sept années de plus avant d’enclencher la transition écologique et sociale indispensable à notre agriculture. L’agro-industrie doit se frotter les mains”, commente Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture à Greenpeace France. “Cette PAC, dans sa forme actuelle, ne représente que les intérêts des plus gros producteurs industriels et des propriétaires terriens les plus riches. L’agriculture familiale, ainsi que la nature, ont été mises de côté par une majorité d’eurodéputé·es, menaçant au passage les objectifs climatiques de l’UE.”
La majorité des eurodéputé·es ont ignoré la pression croissante des associations et des jeunes militant·es pour le climat, mais 38% des eurodéputé·es n’ont pas souhaité défendre cette PAC en votant contre ou en s’abstenant, marquant une opposition inédite.
La PAC approuvée par le Parlement européen n’est pas conforme aux objectifs du Green Deal européen, ni aux stratégies “Farm to Fork” et “Biodiversité” publiées plus tôt cette année. Le commissaire européen à l’Agriculture a déclaré que certains des amendements adoptés «ne partagent pas notre ambition d’une PAC plus verte et plus juste».
La politique agricole commune proposée ne fait aucun effort pour limiter les dépenses consacrées à l’élevage industriel et le dispositif des éco-régimes a été complètement vidé de sa substance, alors qu’il s’agissait de la mesure environnementale phare du texte proposé. Des milliards d’euros publics conduiront l’agriculture plus loin dans la catastrophe climatique et la perte de biodiversité.