Alerte rouge sur l’Amazonie
Depuis le début de l’été, la déforestation fait rage en Amazonie brésilienne et ne cesse de battre des nouveaux records. En août 2022, plus de 33 000 foyers d’incendie ont été enregistrés, soit le nombre le plus élevé depuis 2010. Et ça ne s’arrête pas : près de 17 000 incendies ont été enregistrés au début du mois de septembre, en une semaine seulement.
Cette situation sans précédent est dramatique. Selon le dernier rapport du RAISG et de la Coica, la forêt amazonienne aurait atteint son point de bascule. La cause de ce désastre ? L’agriculture industrielle. Soutenus par Jair Bolsonaro depuis son arrivée au pouvoir en 2019, les agro-industriels mettent volontairement le feu à la forêt pour libérer l’espace nécessaire pour les cultures de soja et les élevages.
Des écosystèmes méconnus en grand danger
La forêt amazonienne n’est pas la seule à subir cette destruction. Le Cerrado est également gravement menacé par l’agriculture industrielle. Cette immense savane du Brésil a perdu la moitié de sa végétation naturelle à cause des activités agricoles : ses terres sont rasées et brûlées pour y cultiver du soja sous pesticides et pour y installer des élevages bovins.
Pourtant, le Cerrado abrite pas moins de 5 % de la biodiversité mondiale, avec plus 12 000 espèces de plantes, environ 900 espèces d’oiseaux et plus de 250 mammifères. Il est composé de nombreuses terres autochtones, où la déforestation est par ailleurs bien moins importante.
Autre réservoir exceptionnel de biodiversité : le Pantanal. Cette zone humide, la plus grande du monde, abrite une immense mosaïque de lacs, de marécages, de fleuves et de lagons, 3500 espèces de plantes et des espèces animales rares comme les jaguars et les loutres géantes. Malheureusement, l’élevage industriel s’y étend de plus en plus : la surface des pâturages a été multipliée par trois en moins de 40 ans, au détriment de la végétation naturelle du Pantanal.
Ces deux écosystèmes sont également essentiels pour la lutte contre le dérèglement climatique. Ils absorbent une partie du carbone de l’atmosphère : le Cerrado grâce aux racines de sa forêt souterraine et le Pantanal grâce notamment à ses tourbières.
Témoigner de la déforestation depuis le terrain
Aujourd’hui, nous avons une opportunité unique en Europe de protéger des écosystèmes comme l’Amazonie, le Cerrado et le Pantanal. Depuis plusieurs mois, une réglementation européenne anti-déforestation est en cours de discussion. Si son contenu est assez ambitieux, elle pourrait mettre un terme à la déforestation importée à laquelle nous participons en important et en commercialisant en Europe des produits à risque de déforestation, comme le soja à destination des animaux d’élevage.
Pour le moment, cette loi comporte des lacunes : elle ne tient pas compte de tous les écosystèmes terrestres menacés par cette destruction. Il faut que cela change ! Le 13 septembre, nous nous sommes mobilisé·es à Strasbourg, pour interpeller les eurodéputé·es, alors qu’un vote crucial avait lieu autour de cette réglementation.
Face à l’urgence, nous avons décidé de mener une expédition au Brésil avec l’objectif de faire connaître ces écosystèmes précieux et de témoigner, depuis le terrain, des dangers qui pèsent sur eux.
Et vous ?
Vous avez la possibilité de suivre cette expédition ! Vous pouvez rejoindre la boucle Telegram sur laquelle nous essayerons de vous communiquer un maximum d’informations depuis le Brésil. Vous pouvez aussi nous suivre sur les réseaux sociaux où nous partagerons de nombreux contenus : Instagram, Facebook et Tiktok.
Envie d’aller plus loin ? Vous pouvez aussi agir à nos côtés pour lutter contre la déforestation en signant notre pétition, et ainsi mettre la pression sur nos responsables politiques. Pour en savoir plus sur l’ensemble des demandes que nous portons concernant la loi européenne anti-déforestation, c’est par ici.
Crédit photo : © Marizilda Cruppe / Greenpeace
