Le tigre de Sumatra est un animal gracieux et prestigieux. C’est l’animal roi, qui symbolise la richesse de la forêt. Dans la culture indonésienne, le tigre est une source d’inspiration, un exemple au quotidien. Pour survivre, le tigre a besoin d’une bonne détente et d’un regard acéré. Et c’est d’autant plus vrai maintenant que son habitat est en danger.
Il ne reste pas plus de 400 tigres de Sumatra à l’état sauvage et l’un d’eux est mort il y a peu, coincé dans un piège . Une situation révoltante.
Nous ignorons combien de ces animaux majestueux souffrent ou meurent des suites de la déforestation qui sévit en Indonésie. Nous ne pouvons pas tolérer d’autres atteintes à leur cadre naturel de vie. Annuellement, 1,1 million d’hectares de forêts sont détruits en Indonésie. L’habitat du tigre de Sumatra fait partie du lot. C’est pourquoi Greenpeace a décidé d’agir.
Cinq militants de Greenpeace sont ainsi partis en expédition à travers tout le territoire indonésien, pour documenter la situation, témoigner, rencontrer les habitants des villages de ces zones et bien sûr interpeller le gouvernement.
Porter témoignage, enquêter, rencontrer
Les militants de Greenpeace ont, au début de leur périple, participé à une cérémonie traditionnelle nommée ‘tepung tawar’ , qui sert à éloigner les esprits. La cérémonie s’est déroulée dans la province de Riau, dans le village de Jumrah, Rokan Hilir. Les représentants de Greenpeace ont invité les communautés locales à les rejoindre dans notre lutte pour sauver l’habitat du tigre, en apportant un soutien, en envoyant des photos ou tout autre document qui pourraient leur permettre de mieux comprendre comment les communautés sont affectées par la déforestation.
Dans ces régions, il ne se passe pas un jour sans qu’un arbre soit abattu. A chaque fois qu’une zone est détruite, l’animal est chassé hors de son habitat naturel. Il finit ainsi par se rapprocher des communautés locales créant des conflits entre l’homme et l’animal.
La démarche de Greenpeace est de réconcilier les villageois avec le tigre, car les villageois et les tigres ont en fait un adversaire commun : les compagnies, comme APP, qui détruisent leur environnement commun. Il faut s’imaginer une forêt traversée de camions, chargés de grumes. On finit par ne plus pouvoir imaginer à quoi elle ressemblait. Cela pour satisfaire les besoins de l’industrie de la pâte à papier !
Eye of the Tiger
Cette campagne, baptisée « eye of the Tiger » (« l’oeil du tigre »), vise à attirer l’attention du plus grand nombre sur la destruction de l’habitat naturel du tigre. Un de ses axes est de viser le gouvernement indonésien : Greenpeace lui demande de revoir la situation et d’agir pour protéger les forêts tropicales qui couvrent l’Indonésie et les tourbières qui font la spécificité et la richesse de ce pays. Nous nous adressons bien sûr aussi au secteur forestier. Il doit s’engager à mettre en œuvre une politique de « zéro déforestation » pour toute ses activités.
Si l’on n’arrive pas à mettre un terme à la déforestation, le tigre de Sumatra finira par s’éteindre comme l’ont fait les tigres de Java et de Bali. Nous comptons sur vous pour suivre ce voyage au cœur de la forêt.